Cassandre Claws avait ,depuis son enfance, rêvée de devenir mercenaire en tant que guerrière. Elle s'était entraînée d' arrache pied au combat à l'épée ainsi que sous sa forme animale.
Mais encore fallait-il être accepté au sein de la guilde des mercenaires. Un matin, alors que le l'astre du jour dardait ses rayons d'or naissant sur le matinal ciel rose, elle dépêcha un coursier afin d'apporter une missive destinée à la fameuse guilde.

Hier dans la soirée, elle avait de sa plus belle écriture, rédigée sa demande d'intégration.  
La jeune femme signa faisant crisser une dernière fois sa plume sur le parchemin légèrement jaunit.
Elle se relue, puis satisfaite, plia sa lettre et la mit dans une enveloppe. Une fois l'enveloppe scellée, elle regarda les toits des maisons aux cheminée fumantes depuis la fenêtre de la chambre de l'auberge où elle gîtait. Elle allait peut-être enfin devenir ce qu'elle souhaitait : une guerrière.
Quels étaient ses motivations ? La jeune femme souhaitait simplement mettre sa lame et son don au service du peuple, venir en aide aux gens. Au bien sûr ! Elle aurait servir dans l'armée, mais son grand-père ayant été mercenaire et son modèle, elle avait décidée de suivre cette voix elle aussi.

Le coursier revint l'après-midi même, amenant une lettre de la guilde à Cassandre. Après avoir payée le garçon pour la course, elle remonta dans la petite chambre où elle séjournait. D'une main rendue fébrile par l'émotion, elle déplia le papier et lue le message.
Il s'agissait d'une énigme ! En la relisant plusieurs fois elle sut ce qu'on attendait d'elle. Les indications spatiales qu'elle renfermait indiquait sans nul doutes l'endroit où la jeune femme devait se rendre. Cependant les deux premières phrases la laissait interdite. Elle se les répéta sans cesse essayant de voir de quel lieu il pouvait bien s'agir.
Un jour s'écoula et elle n'avait toujours pas trouvée la signification du début de l'énigme. Or elle savait que le temps lui était compté. Le message lui indiquait clairement qu'à l'aube du sixième jour elle devait être arrivée à destination et prête pour la suite des événements.
Loin de s'avouer vaincue, la jeune Cassandre parcourut la ville, s’arrêtant de temps à autre pour demander conseil aux villageois.
C'était en fin de soirée qu'en interrogeant un vieux pêcheur qu'elle obtint sa réponse. Après avoir longuement réfléchit le vieil homme lui avait suggéré qu'il pourrait s'agir du pont des lilas. En y repensant cela ne pouvait être que ça. Le lilas était une fleur nuancée de mauve comme on le décrivait dans l'énigme.
Après avoir rassemblées les éléments spatiaux et ses connaissance géographique des lieux, la métamorphe se récapitula l'itinéraire de son voyage :

« Je dois donc passer par le pont des lilas, suivre la rivière jusqu'à la mer (qui doit être la mer de Fismé), aller dans le village de l'estuaire du sage et enfin trouver l'auberge DuFou ! »

A l'aube du troisième jour Cassandre prit le peu d'affaires qu'elle possédait, enfila son armure, paya l'aubergiste et partit en direction du site indiqué par la devinette.
Sur les indications du patron de l'auberge, elle trouva sans mal le pont des lilas au bout de deux heures de marche. Après avoir traversée le pont de bois elle récita en murmurant :

« L'eau qui ruisselle devient sauvage, guidant votre course à l’estuaire du sage. »

« Le courant de l'eau d'une rivière va en direction de la mer dans laquelle elle se déverse. » pensa t-elle.

Elle observa attentivement le courant, puis marcha en sa direction. Le soleil était à son zénith lorsque la mer Fismé apparut dans son champs de vision. Elle s'autorisa une brève pause afin de rompre le pain et de se désaltérer avant de poursuivre sa route. Arrivée à l'estuaire elle remarque sans peine le petit village. Le crépuscule emplissait à présent le ciel de rayons oranges flamboyants, lorsqu'elle arriva devant l'auberge DuFou. Elle inspira à fond, tentant de calmer l’excitation et l'impatience grandissante qui s'emparait d'elle. Au bout d'une ou deux minutes elle décida d'entrer dans l'établissement. C'était une taverne ordinaire, aux poutres et au bar de bois laqué. L'endroit était propre et plutôt convivial. Une bonne odeur de poisson grillés sortait de temps à autre de ce qui devait être la cuisine.
Elle se dirigea ensuite vers un homme de taille moyenne,  qui semblait être le propriétaire des lieux. La jeune femme lui expliqua le motif de sa présence. L'homme l'informa qu'elle se trouvait bien au bon endroit et qu'un représentant de la guilde viendrai la chercher à l'aube du sixième jour.
Elle attendit donc avec les autres prétendants au poste de guerrier, le jour tant attendue (non sans un frisson de délice).

A peine les première lueurs du jour élevées dans le ciel que trois hommes de classe guerrière, bâtis comme des titans, se tenaient prêt à prendre les armes pour réussir leur épreuve d’intégration. Ces stéréotypes du machisme à l'état brute ne s'attendaient pas à voir une femme s'imposer comme concurrente lors de cette initiation. Ils la snobèrent sans honte, répugnante réaction mais l’orgueil masculin n'as plus sa réputation à faire. Le silence régnait dans la taverne désertique lorsque quelqu'un poussa la porte d'entrée. Un homme à la silhouette élancé entra, son armure, tout en argent, brillait avec fierté mais il était loin d'avoir la carrure des 3 autres gorilles. Ces derniers s'étonnèrent de ce spectacle, s'attendant peut-être à voir entrer un général doté d'une musculature sans pareil.

Un sourire se dessinait sur le visage simple de l'homme, lui donnait une air apaisée et apaisant. Sans fioriture il s'installa à une table, invita les quatre prétendants à en faire de même, puis commença son discours.

- Quatre sont présents alors que six étaient attendu. Votre raisonnement vous a guidé jusqu'à cette épreuve de force. Vous avez tous été choisis pour une raison bien précise mais un seul d'entre vous pourra prétendre au poste vacant de notre guilde. Nous sommes à quelques pas du village du sage. En cette période de l'année, propice à la pêche, les villageois doivent cohabiter avec une autre espèce aquatique: le Sahuagin. Tous les ans nous sommes payés pour protéger les pêcheurs et les villageois de ces animaux marin, aucune rature, aucun incident à inscrire sur notre historique. Votre mission d’intégration sera de protéger une zone de cette carte

Il sortie cinq cartes de sa sacoche, en distribua une à chacun puis étala la sienne sur la table. Elle représentait le village ainsi que les contrée avoisinante. Le tout était quadrillé en une multitude de zone numéroté.

- Vous agirez en binôme et tiendrez votre poste cinq jours durant.

Les trois hommes grognèrent d'approbation avant de se regarder avec amusement. Une partie de plaisir, rien de plus facile, cela semblait être gagné d'avance. Seul hic l'un des gorilles allait forcément faire équipe avec la demoiselle... Le guide désigna deux des trois hommes et leur indiqua la partie nord du village. Il leur donna quelques documents recelant des informations sur les lieux ainsi que les créatures puis les invita à sortir promptement. Le dernier des gorilles, un homme haut de deux mètres, les muscles gonflés à l’extrême, recouvert d'une armure lourde, était blond aux yeux verts et grimaça discrètement à l'annonce de sa partenaire. Il n'avait pas le choix de toutes façon. Son seul et unique but restait de combattre l'ennemi et il ne laisserais pas ce moustique le déranger.

- Ikahl et Claw vous ferez équipe et vous occuperez de la cote sud, ici se trouve la frontière entre le village et la plage et vous devrez redoubler de vigilance car l’ennemi est teigneux mais également très intelligent.

Il déposa les documents nécessaire sur la table avant de rassembler ses affaires.

- Et n'oubliez pas, aucun incident ne sera toléré sous ma garde

Reprit-il d'un air plus sérieux avant de se transformer, à nouveau, en une personne calme et inoffensive. Le bourrin détourna son attention des documents et commença à regrouper ses armes, si la donzelle voulait s'encombrer de papier, libre à elle. L'orateur esquissa un dernier sourire en direction de Cassandre, comme pour lui souhaiter bonne chance, avant de disparaitre par l'ouverture de la porte.

Sa fierté mise à mal, Ikahl grommelait discrètement tout en s'approchant également de la sortie.

- Je t'attends dehors

Lanca-t-il avant de sortir de la taverne, laissant son compagnon derrière lui. Il l'attendrait dehors, debout comme un piquet, prêt à remplir sa mission avec succès.

Les trois jours passés à la taverne DuFou n'étaient pas ce qu'il y avait de plus agréable. L'endroit n'était pratiquement pas fréquenté, n'offrant aucunes sources de distraction particulière. Quand aux trois hommes déjà présent...il était inutile de leur parler.
A peine était-elle arrivée que ces montagnes de muscles, d'abord surpris de la voir l'avaient immédiatement mis à l'écart.

« Encore des hommes qui pense qu'une femme n'a sa place qu'à la maison à s'occuper des tâches ménagères ! » pensa t-elle mi-exaspérée mi-dégoûtée.

Enfin, elle eut l'esprit suffisamment en ébullition, se demandant quelle épreuve allait bien pouvoir l'attendre, pour que les jours passent assez vite.
Les premières lueurs de l'astre éclairaient la taverne. Cassandre et les trois hommes attendaient (à une bonne distance d'écart), l'arrivé du représentant de la guilde.
Celui-ci ne mit d'ailleurs pas longtemps à venir. C'était un homme svelte, aux cheveux châtain coupés courts et aux yeux vifs. Il portait une superbe armure d'argent. Son visage souriant avait quelque chose de rassurant, d'apaisant.
Sans plus de cérémonie, il prit place à une table en invitant les quatre prétendants à en faire de même. Une fois tous le monde installés, il débita son discours :

-Quatre sont présents alors que six étaient attendu. Votre raisonnement vous a guidé jusqu'à cette épreuve de force. Vous avez tous été choisis pour une raison bien précise mais un seul d'entre vous pourra prétendre au poste vacant de notre guilde. Nous sommes à quelques pas du village du sage. En cette période de l'année, propice à la pêche, les villageois doivent cohabiter avec une autre espèce aquatique: le Sahuagin. Tous les ans nous sommes payés pour protéger les pêcheurs et les villageois de ces animaux marin, aucune rature, aucun incident à inscrire sur notre historique. Votre mission d’intégration sera de protéger une zone de cette carte.

Cassandre buvait les paroles du mercenaire comme de l'eau de source. Pour le moment tout était clair. L'homme à l'armure d'argent fouilla dans sa sacoche et en sortie cinq cartes, qu'il distribua ensuite aux prétendants.
La jeune femme jeta un coup d’œil à sa carte. Elle contenait les indications nécessaires sur l'emplacement du village et ses alentours.
Elle regarda de nouveau le mercenaire lorsqu'il reprit la parole.

-Vous agirez en binôme et tiendrez votre poste cinq jours durant.

Les trois gorilles grognèrent de satisfaction avant de jeter un regard dédaigneux à Canssandre.
L'homme désigna le premier binôme et leur fournit les indications nécessaire.
Il se tourna alors vers Cassandre et son coéquipier, un homme de près de deux mètres, bâtit comme un taureau. Celui-ci ne semblait pas très content de faire équipe avec elle.
Le guide leur présenta leur zone à protégée, il s'agissait de la frontière entre la plage et le village, là où le monstre séjournait.
Après les avoir mit en garde, il adressa un sourire à Cassandre, qui d'abord surprise le lui rendit, puis il repartit.
L'hymalaya de muscle, prit ses armes et prit lui aussi la direction de la porte, après avoir lancé un bref :

Je t'attends dehors.

Cassandre fut étonnée qu'il ne daigne pas prendre les cartes. Il pensait de toute évidence que cela ne  
lui servira à rien.

« Encore un qui a plus de muscle que de cervelle ! » soupira t-elle tout bas.

Elle sortie à son tour et rejoignit l'homme. A la façon dont il se tenait on aurait dit un bourreau prêt à décapiter sa victime. Décidément, il ne lui plaisait pas avec ses manière matcho et ses positions de boucher.  Détournant son regard de son coéquipier et regarda la carte.
Après avoir prit connaissance de l'itinéraire elle lui dit d'un ton neutre :

« Suit moi. »

Puis sans lui laisser le temps de répondre, elle partit en direction de la plage. Le voyage dura à peu près une heure. Une heure durant laquelle personne ne pipa mot.
Une fois arriver à destination, et soucieuse de partir sur une bonne entente elle lui demanda gentiment, sans arrière pensée :

« Pourquoi désire tu devenir mercenaire ? »

« Mieux vaut qu'on s'entend bien. Cela sera plus profitable pour le travail.» se dit-elle.

A sa question son coéquipier se tourna vers elle, la toisa quelques secondes avec un visage de marbre, puis continua son chemin sans daigner lui répondre.

« Et bien, bonjour la conversation et la bonne humeur! Espérons seulement qu'il sera plus loquasse lorsque nous devrons affronter les monstres. » pensa t-elle.

A vrai dire elle appréhendait plus ou moins ce moment. Non qu'elle ait peur de combattre les bêtes, mais l'attitude de "l'homme taureau" vis-à-vis d'elle la laissait soucieuse. L’empêcherait-il de prendre part aux combats, voulant mener à bien la mission tout seul? Sa fierté d'homme accepterait-elle de laisser une femme intervenir dans "ses" affaires?
De toute évidence, vu son comportement, il ne la prenait guère pour une personne digne sachant se battre, mais plutôt comme un poids mort, un boulet enchaîné à ses pieds qui risquait de le déranger.

« Dans tout les cas je ne me laisserait pas mettre à l'écart! Il ne sait pas ce dont je suis capable et je tiens à devenir mercenaire coûte que coûte! » se dit-elle avec détermination.

Après être arrivés à côté d'une bute sablonneuse non loin d'une sombre grotte, son compagnon lui dit :

- On doit établir un campement avant la tomber de la nuit.

Cassandre hocha la tête en signe d’approbation. Pendant que celui-ci commençait à monter les tentes, elle en profita pour regarder autour d'elle. Leur position leur conférait une bonne vue sur l'ensemble de la plage. Tandis qu'elle balayait l'étendue bleu azur qui s'offrait à elle, la grotte retint son intention.

« Il serait peut être bien d'inspecter cette grotte de plus près, histoire de voir si elle ne sert pas d'abris aux monstres. » songea t-elle.

C'est alors que "l'homme taureau" la fit sortir de ses songes.

- Je fini le campement, occupes toi de ça si tu le peux.

La jeune femme se tourna vers l'endroit désigné avec dédain par le gorille. Une bande de villageois se dirigeait dangereusement prés du bord de la mer à environ huit-cent mètres de l'endroit où ils se trouvaient. Elle fronça imperceptiblement ses fins sourcils autant pour le comportement imprudent des jeunes gens que pour la remarque.
Elle posa son sac contenant ses maigres affaires, ravala la réplique acerbe qu'elle avait en bouche puis se dirigea à grandes enjambé en direction des impudents.
Pendant qu'elle marchait à vive allure sur la côte, elle remarqua une nuée de mouettes qui décrivait de grand cercles au dessus d'une partie de la mer. Cela indiquait sans aucun doute qu'un banc de poisson se trouvait en dessous. Or, le groupe se dirigeait justement de ce côté.

« Complètement fadas! Ils savent que des Sahuagins pullulent la mer en cette période mais ils se promènent tranquillement sur la plage comme si de rien était! » marmonna t-elle légèrement agacée.      

Elle finit par se retrouver face à un groupe de cinq adolescents, trois garçons et deux filles cela dit en passant. Ceux-ci avaient enlevés leurs habits (gardant sur eux que des sous-vêtements) et s’apprêtaient à faire un petit plongeon dans l'eau. Ils lancèrent des regards à la fois surpris et méfiant lorsqu'ils aperçurent Cassandre.

« Où croyez vous allez comme ça? Les lieux ne sont pas sûrs, des monstres infestent la mer. Vous ne devriez pas traîner ici et encore moins vous baigner! Il en va de votre vie! Retournez donc chez vous et que je ne vous voit plus ici! » leur dit-elle fermement.

Les jeunes gens, mécontents et d'avoir été déranger alors qu'ils allaient se baigner, beuglèrent qu'ils étaient ici chez eux et que, par conséquent ils feraient comme bon leur sembleraient.
Le plus grands d'entre eux, un garçon d'une quinzaines d'années à la silhouette fine et élancée, rétorqua que les monstres ne le faisait pas peur et, pour affirmer ses dires, alla au bord de l'eau. La métamorphe s'élança vers lui, lui agrippa le bras et le tira violemment en arrière avant qu'il n'entre en contact avec l'eau.
Celui-ci retomba sur les fesses en grommelant tandis que Cassandre, ayant perdu momentanément l'équilibre, fit un pas en arrière. Un pas de trop...
Quelque instant après que son pied se retrouvait dans l'eau salée de la mer, qu'une forme monstrueuse lui sauta dessus, la faisant tomber en arrière.

Elle vit alors la créature qui la maintenait au sol. Il s'agissait d'un Sahuagin de petite taille. Sa peau écailleuse ruisselait et dégageait une forte odeur d'algues et de poisson. Il avait une tête anguleuse pourvut de branchie et d'une crête palmée. Sa gueule entrouverte laissait voir des dents pointus et jaunâtre. Ses mains et ses pieds palmés étaient dotés de petites griffes aussi aiguisées que des lames de rasoirs. La seule chose qui le rapprochait de loin de l'être humain, mis à part l'intelligence, était le fait qu'il était bipèdes.

Les cris des enfants apeurés emplissait le silence de la plage, tandis que la jeune femme essayait de se dégager de l'emprise du Sahuagin. Celui-ci se tenait de tout son poids, les jambes repliées sur l'abdomen de Cassandre en sifflant de rage.
Elle n'avait pas le temps de réfléchir, il fallait agir et vite!
Son épée était à présent or de portée (bloquée par les jambes de l'adversaire). Elle réussit tout de même à prendre la dague cachée dans un de ses brassards pendant que la bête griffait avec force son plastron. Le monstre plongea alors ses grands yeux globuleux dans les sien et fonça, la gueule grande ouverte pour la mordre à la gorge.
Elle ne parvint à repousser l'attaque que de justesse avec sa lame, faisant tinter le métal froid contre l'émail des dents.
Les yeux lançant des éclaires, la créature leva une de ses mains palmées et donna un coup en direction du visage de sa victime.
Profitant de cet instant où le Sahuagin n'avait que trois appuis, elle agrippa l'autre bras de la bête, le tira avec force vers le sol tandis qu'elle donna un violent coup d'épaule pour se dégager.
L'astuce fonctionna : le monstre aquatique perdit l'équilibre et roula sur le côté. Cassandre se releva aussitôt, maintenant en position plus avantageuse, repris sa dague bien en main et asséna un coup côté tranchant en direction de l'abdomen.
La lame entra dans la chair coupant muscles et écailles, lui faisant une grande zébrure sanguinolente d'une trentaine de centimètres.    
Elle n'eut cependant pas put lui faire plus. Criant de douleur, la créature partit à une vitesse folle dans la mer, où il disparut dans les profondeurs laissant un sillage de sang noir sur son passage.

Haletante, la jeune femme se redressa tant bien que mal et observa un moment un moment l'étendu bleu au cas ou il aurait décider de revenir. Ne le voyant pas réapparaitre, elle se tourna vers les enfants pétrifiés de terreur qui se tenaient les uns les autres et regardaient, d'un air affolé l'endroit ou le monstre avait disparut.

« Partez maintenant, ce lieux n'est pas sûr. » leur redit-elle en les regardant droit dans les yeux.

Les gamins approuvèrent d'un signe de tête et déguerpirent à toute jambe. Cassandre les regarda partir, puis une fois sûre qu'ils avaient regagnés le village regarda les dégâts.
Son armure l'avait protégée des attaques du Sahuagin mais en garderait pour souvenir de belles marques causées par les griffes de celui-ci. Elle avait elle même récoltée cinq grandes griffures partant du coté gauche de sa gorge puis se terminant sur sa joue, qu'elle n'avait put éviter pendant qu'elle se dégageait de l'étreinte de son adversaire.  
Les blessures n'étaient pas assez profondes pour être sérieuses mais elles saignaient abondamment. Elle en soupira de soulagement. Au moins elles n'étaient pas mortelles et elle pourrait se soignée une fois arrivée au campement.

« Je n'ai pas put le tuer mais ça m'étonnerai qu'il se risque encore près de la côte après ça. -murmura t-elle pour elle même- Et je n'oublie pas aussi facilement une odeur! -faisant référence à l'odeur pestilentielle d'algue et de poisson de la bête- »  

Jetant un dernier regard sur le lieux du combat elle reprit la direction du campement.

« Il a intérêt d'avoir finit de monter les tentes l'autre! » rouspéta t-elle, les membres douloureux et légèrement ankylosés.

Il avait observé la scène du haut de sa butte, les adolescents ne semblaient pas vouloir coopérer forçant son compagnon de fortune à franchir la frontière... Aussitôt eut-elle posé le pied dans l'eau qu'une créature l'attaqua. Elle n'avait rien de redoutable, un Sahugan de petite taille, coriace certes, mais aisément contrôlable. Il prit le risque de ne pas prêter main forte à sa camarade. D'un autre coté, si elle ne savait pas se débrouiller avec un moustique qu'adviendrait-ils des futurs combat?? Tout en regardant du coin de l’œil il continua de monter le campement comme s'il avait fait ça toute sa vie.

Au loin s'élevèrent les grognements du combat qui, à sa grande surprise, ne fut pas long. Finalement la donzelle avait quelques ressources. Alors qu'il se décida à lui prêter un minimum d'attention il remarqua les nombreuses griffures qui l'accablaient. Mouais... Une princesse comme les autres. Aussitôt redescendu dans son estime, il se hâta de regrouper son attirail lorsqu'un détail l'intrigua: le Sahugan était bien trop petit pour avoir atteint l'age du sevrage, il ne pouvait s'approcher aussi dangereusement des cotes que s'il suivait un mouvement de foule bien plus important.

Alors que les prépubère s'en allait titubant de peur vers les jupes de leur maman, la montagne nageait à contre courant, filant d'un pas menaçant vers la "princesse" qui observait les dégâts qu'avait causé son assaillant. Elle ne put l’apercevoir qu'à la dernière minutes, alors qu'il brandissait son épée, menaçant de l'embrocher au passage. Assénant un coup violent il la frôla de peu, fendant l'air de sa lame, plantant le fer dans une chaire gorgée d'eau. Un sahugan plus gros et plus menaçant venait de faire son apparition, la discrétion dont il avait fait preuve en était même inquiétante car rien n'avait trahis sa présence à l'oreille de la demoiselle.

- Bravo tu as énervé sa mère.

Dit-il sèchement tout en continuant de combattre l'imposante menace, impossible de savoir s'il faisait preuve d'humour ou d’agacement tant il restait concentré sur son combat. A nouveau il transperça la créature qui laissa échapper un cri d’effroi. Cette dernière tenta de rebrousser chemin mais le colosse l'empoigna à la tête et lui trancha la gorge. Le corps, encore animé de soubresaut nerveux, se fracassa sur le sable, rependant allègrement son sang. Ikahl se tenait droit, les muscles encore contracté par l'effort, quelques égratignures ci et là, la carrure d'un héros à peine essoufflé et son trophée tenu fermement dans sa main. D'un geste brute il balança la gueule du défunt dans l'eau salé, perturbant sa surface pourtant déjà agité.... L'eau se mouvait dangereusement dans leur direction, ils arrivaient... Un banc de sahugan.

- Ils arrivent.

Tandis qu'elle marchait sur la plage, Cassandre regarda au loin et vit "l'homme taureau" se diriger à grand pas vers elle. Légèrement étonnée, ce n'est que quelques instant plus tard qu'un petit bruit attira son attention derière elle. Elle se retourna et vit un autre sahugan bien plus gros que le précédent, ce pencher sur elle.
Elle n'eut même pas le temps d'esquisser un geste qu'une épée siffla à côté d'elle, tranchant la bête. Son partenaire était venu. Il repris immédiatement le combat, d'une manière peu trop enthousiaste d'après elle, au vu du coup de l'épée qui avait menacée de la trancher elle aussi.

- Bravo tu as énervé sa mère. lui dit-il sèchement.

« Et qu'est ce que j'aurais dus faire? Laisser le petit s'en prendre aux enfants? » marmonna t-elle.

Mais elle devait bien admettre qu'il savait manier une épée. La créature, voyant que le combat était vain, tenta de s'enfuir. Mais le "géant" ne lui laissa pas cette chance. D'un ultime coup, il la décapita. L'affront avait été rapide, sanglant et efficace.

Tandis qu'elle regardait Ikahl jeter la tête de la défunte créature dans l'eau de la mer, la jeune femme regarda avec une certaine appréhension la surface qui se troublait dangereusement.

« Il en arrive d'autres. » pensa t-elle.

Son compagnon confirma ses pensées :

- Ils arrivent.

A peine eut-il achevé sa phrase que cinq Sahugan sortir de l'eau tels des diables, et se précipitèrent vers eux. Ils était grands et semblaient animés d'une rage et d'une soif de combat monumentale et particulièrement meurtrières.
Cassandre dégaina son épée, prête à en découdre. L'attente ne fut d'ailleurs pas longue. Un sahugan particulièrement colossale lui sauta dessus. Elle repoussa ses griffes du plat de son arme et fit décrire un arc de cercle, fendant air et écailles.
Cependant la créature ne s'en tira qu'avec une zébrure non mortelle. Redoublant de force et d'agilité, elle enchaîna les coups avec une grande vitesse. Mais la bête était agile et se défilait, profitant d'un moment d’inattention pour frapper.
Au bout de quelques minutes de combat, lassée de fendre le vide et légèrement énervée, elle regarda son adversaire avec hargne et lui lança avec mauvaise humeur :

« Tu commence à me gonflée à te défiler tout le temps comme ça! »

La jeune femme lâcha son épée qui alla s'enfoncer dans le sable fin suivit de près par les plaques de métal cuivré de son armure et ses habits.
Le sahugan qui combattait quelques minutes auparavant contre une jeune femme de vingt ans se retrouvait à présent face à une ourse blanche de deux mètre quatre-vingt.
Le monstre aquatique poussa un hurlement de surprise, hésita quelques secondes avant de se ruer sur elle. Celle-ci chargea, le percutant de plein fouet avec l'une de ses pattes massives, le mettant ainsi à terre.
Sans lui laisser le temps de réagir elle se jeta sur lui la patte avant droite lourdement posée sur son abdomen tandis que les autres, fermement campées au sol, lui assuraient un bon appuis.
Puis gueule béante, elle plongea vivement son museau vers la tête du sahugan. Ses crocs s'enfoncèrent dans la gorge de son adversaire comme un étau. Elle tira la tête en arrière d'un coup sec, brisant net la nuque de la bête qui mourut sur le coup. Elle relâcha son éteinte et se retourna vers les congénères de la défunte créature, la gueule pleine de sang.
Un grognement menaçant sortit du fond de sa gorge tel un sinistre roulement de tambours. Les babines retroussées et les yeux brillant de colère, elle s'attaqua au sahugan le plus proche et le lacéra à coups de griffes. La créature se débattit un instant avant de devenir raide et pantelante, répandant sang et entrailles.
La métamorphe laissa sa victime et se retourna vers son coéquipier, la gueule dégoulinante d'un sang sombre et poisseux, prête à charger sur les monstres suivants.

D'une bouche infecte coule le flot de venin : dires sexiste et mesquins. Le poison eut tout de même l'effet escompté et tel une colline fouettée d'un vent violent ce fut une sourde colère dont l'ourse fut enveloppée.Ses petits yeux couleur d'ébène étincelèrent de courroux.

« Pour qui se prend t-il ? Qui est-il pour me dire de telles choses ? Inutile de poser cette question. Un homme vil et orgueilleux dont le corps et pourvut de plus de muscle que de cervelle ! Dépourvut de toute noblesse ! » pense t-elle.

D'un mouvement brusque elle se retourne vers le monstre immonde qui siffle son mécontentement entre ses dents effilées et pointues. Cette vile bête des fonds, dont les relents de poissons pourris inondèrent le nez fin de l'ourse, bondit droit sur notre future guerrière.
Pourvut d'une bonne grosse fourrure de « Vëné », cette pluie de coups ne lui fit guère de sérieuses blessures, toutefois de belles écorchures. Déterminée et furieuse elle riposte et se met en mode offensif. Elle ne donne point de répit, use de toute force de ses membres pour repousser l'ennemi. Pris de doutes et légèrement intimidée l'homme-poisson recule de quelques bonds de sûreté. Excédée l'ourse se jette sur cette veule bête.
Ses griffes perforèrent les poumons et les vidèrent de leur souffle de vie. Le corps se convulse, bougent encore un peu puis mort s'en suivit.
Des cris et des bruits de lutte se firent entendre un peu plus loin. Le « gorille » été en prise contre le dernier des monstres. Celui-ci été plus gros que les précédents. L'homme possède en guise d'instrument de guerre qu'un vestige d'épée. Une moue dégoûtée se fige sur notre jeune femme.

« Et il ose me critiquer ?! Pfff... C'est fou ce qu'il peut m’énerver ! »

Elle oublie toute douleurs et courut vers le monstre. Elle hurle d'un rugissement profond qui défonce les oreilles de quiconque est proche. Le rugissement eut l'effet désiré : cette horrible bête des fonds se désintéresse de l'homme et foudroie l'ourse de ses gros yeux rouges et globuleux.
Un moment de silence s'interpose entre eux deux. Elle en profite pour reprendre son souffle. Puis ils commencèrent leurs rixes et se percutèrent de plein fouet.
Coups de dents et de griffes volèrent en tous sens. Les deux bêtes se cognées d'une telle vitesse et violence qu'elles n'en formées plus qu'une. Les hostilités durèrent encore et encore... l'ourse sent ses forces diminuées or son ennemi ne montre guère d'épuisement, il semble invincible. Elle est désespérée de ne point le voir fléchir.

« Je ne peut point perdre ! Comment lui régler son compte ?! » pense t-elle pleine d’effroi et de désespoir.

Cette bête, dont les yeux globuleux ne quittèrent un seul moment ceux de l'ourse, se repose un bref moment puis bondit sur elle. L'ourse riposte toutefois trop lentement. Le monstre grimpe sur son dos, glisse un peu et griffe le dessus d'un de ses membres. Des touffes de poils couleur vermeille volèrent en tous sens, suivit de grognements de douleur. Cette bête vicieuse mordit de pleine dent le muscle qu'elle vint de griffer.
Un hurlement de furie mêlé de douleur s'élève. L'ourse se secoue et envoie le monstre buter le sol de fines roches. Cette blessures et profonde et brûle comme un fer sortit d'un feu de forgeron. Ses yeux se fixèrent sur le monstre. D'un coup une bouffée de contentement l'enveloppe. Une ouverture : sous une gorge verte le cuir y est plus tendre. Elle ignore toute peine, fonce sur le monstre, l'immobilise sur le sol et enfonce ses longs crocs et serre cette gorge.

« Crève démons des profondeurs ! » hurle t-elle en son for intérieur.

Hystérique, elle secoue le corps lorsque cette tête se décroche du buste. Un fluide noir et poisseux en gros bouillons émerge du corps du défunt. D'une fourrure de neige imprégnée de ce sombre liquide, l'ourse peint une toile des plus glorieuse et horrifique.
Épuisée et les membres endoloris, elle reprit forme d'origine. Elle titube vers ses effets et se soutiens sur son épée. Elle rejette un jet du fluide noir et lève les yeux vers l'homme. Son corps dénudés ruisselle de cet obscur liquide d'où se mêle le sien, d'un ton plus rouge. De nombreuses petites coupures et des blessures plus profondes et sérieuses sont incrustées sur son dos et ses membres.
L'ombre d'un sourire étire ses lèvres.

« Victoire...est mienne. » lui dit-elle essoufflée.

Cassandre regarda avec délice le visage de l'homme. Son regard noir trahissait son air impassible. Elle avait gagnée. Il jeta se qu'il restait de son épée aux pieds de la jeune femme et repartit en direction du campement, lui tournant ainsi le dos. Les mains toujours adossées au pommeau de son épée elle le suivit un moment du regard jusqu'à ce qu'une brise  la fasse frissonner. L'air se rafraîchissait et les poils de ses membres se hérissaient. Elle s'approcha avec force de grognement jusqu'à ses habits enfoui dans le fin sable de la plage. Elle se revêtit de son pantalon de cuir seulement, prit les restes de ses vêtements et armure. Ses yeux se posèrent sur le cadavre de la mère de porté. Elle prit sa lame à deux mains puis, d'un coup, décapita le défunt monstre. Cela fait, elle repartie d'une démarche traînante jusqu'à sa tente, la tête de la bête en main. Elle se laissa tombée sur le sol et fouilla dans son sac pour prendre son nécessaire de secours.
Une fois ses plaies nettoyées et pansées (non sans mal) elle remis sa chemise et son corset.

« Plus que quatre jours d'attente et le poste sera à moi. » murmura t-elle, un sourire en coin.

Ces derniers jours se passèrent sans encombre, plus aucun monstres daigna montrer le bout de son horrible face. Quand l'heure fut venu, elle rangea ses affaires et démoli le campement, tout du moins sa tente. Son compagnon n'ayant plus réapparut de la sienne depuis sa victoire. Cette absence de signe de vie ne laissait rien présager de bon, seulement si il n'avait pas assez de force et de courage pour surmonter cela alors elle ne pouvais rien pour lui. Sans l'ombre d'un remord elle partit en direction du village. L'aube rose était striée de rayon d'or en fusion lorsqu'elle atteignit l'auberge Dufou. La métamorphe entra dans l'établissement le dos raide à cause de ses blessures lancinantes mais la tête haute de fierté. Elle aperçue l'autre binôme de matchos assit à côté du représentant de la guilde.
Sans un regard pour les deux hommes, qui affichait leur étonnement de la voir sans son compagnon, elle fixa le mercenaire à l'armure d'argent. Elle sortie la tête décapitée du monstre et la posa sur la table. Une forte odeur de sang et de chair putréfiée s'en dégagea.
Restant debout elle relata ce qui c'était passé ces jours durant et que la zone était à présent sûr. Lorsqu'elle eut finit elle esquissa un sourire devant les mines déconfite des deux autres « gorilles » et regarda le donneur de quête.