Chaü An 6, troisième jour de la première décade, troisième lune.
La lune déclinait dans le ciel aux couleurs rosées lorsque les cris d’un bambin réveillèrent l’ange. Les nuits, depuis deux jours, étaient courtes. A un tel point, que cette dernière avait le visage cerné par des marques à n’en plus finir sous les yeux. En plus des traces violacées, se rajoutaient des poches de sommeil. Elle n’avait aucune minute pour se reposer ne serait-ce qu’une demi-heure. Le petit ne cessait de pleurer ou gazouiller. Et encore, lorsque le travail ne la rappelait à l’ordre avec un coursier qui se pointait en sa demeure place du marché pour lui livrer des documents à signer de toute urgence. Elle ne tiendrait pas très longtemps à ce rythme. Delvin l’aidait comme il le pouvait. Mais, le mage avait sa boutique et sa vie également. Elle ne pouvait se permettre de le retenir.
Le petit qui ressemblait étrangement à son père, décédé d’une maladie incurable durant l’absence de sa future femme, se tue dès l’approche de sa génitrice. Trop heureux d’avoir réussi une fois de plus son coup pour obtenir un peu plus de tendresses. Andraha soupira avant de le prendre dans ses bras et de lui offrir le sein pour le nourrir. Bien que ce brave petit ange ait mangé il y a de cela une heure à peine. Le refusant en tapotant sa main minuscule contre la peau de sa mère, il se mit à baver abondement, trouvant cela surement drôle. Andraha désespérait un peu plus mais n’abandonna point, préférant le coucher à ses côtés pour tenter de terminer sa courte nuit.
Ses songes l’emmenèrent bien loin, dans un monde meilleur. La guerre ne se préparait point encore, les nations, toujours en paix, tel le souhait d’Adrietha, proliféraient dans les échanges commerciaux et militaires. Chacun apportant sa spécialité. Le monde rêvé, qui retournerait très prochainement dans un cauchemar sans nom grâce à certaines têtes politiques, comme Elia ou ses acolytes, voir même Drew, seigneur de l’air et ses ambitions d’agrandissements et vengeances. Elle ne haïssait point son roi. Mais pouvait lui reprocher le trop plein d’idées pour son royaume. Au lieu de le gouverner plus souplement, mais avec une toute autre approche économique pour redorer son blason auprès du peuple qui ne cesse de critiquer sans comprendre davantage, il prônait la guerre et les impôts trop élevés pour certaines classes.
A son réveil, quelques heures plus tard, l’officier fut ébloui par le soleil passant à travers les volets à peine fermés. Les cloches se mirent alors à tinter dans un son qui lui donna comme seul réaction un long soupir. Le petit fut alors réveillé à son tour et commença à pleurer. Le repos était terminé. De toute manière, elle avait de nombreuses choses de prévue. Les courses étaient à faire, ainsi que trouver des langes propres, lavés les autres, mais aussi se rendre à la caserne pour présenter son enfant officiellement.
La rue était bondée en raison du marché qui se trouvait juste devant sa demeure. Bruyante comme toujours, elle préféra d’abord scruter les alentours pour apercevoir des connaissances, avant de s’enfoncer dans le bain humain avec son bébé accroché grâce à un drap sur son ventre, gardant ainsi ses mains libres pour porter le panier en osier.
Devant les étales de fruits, elle prit quelques pommes et poires ainsi que des fraises, ingrédients plus rare puisqu’il ne poussait pas spécialement dans la contrée de l’air mais plus vers Seda. Tandis qu’elle s’apprêta à payer son dû, un homme la bouscula assez fortement pour lui renverser son panier de provision comportant déjà des légumes et quelques morceaux de viande enveloppés dans feuilles de vignes le temps du transport. Sans même une excuse, Andraha se baissa avec gêne, à cause de son enfant, pour ramasser le tout, et payer ainsi le marchand qui était venu à son secours.
« Merci Monsieur. »
« Les voleurs sont prêts à tout de nos jours pour quelques pièces d’or. Faites attention à vous. »
Un sourire suffit comme réponse pour la militaire avant qu’elle ne se dirige vers les morceaux de tissus disposés à la vue de tous. Cependant, tandis qu’elle caressa de sa main valide la joue de son fils endormi, elle heurta une personne. Par réflexe, elle porta sa paume sur la tête du nourrisson pour le protéger tout en relevant les yeux, un air agressif se reflétait dedans. Avant même que l’individu n’eut le temps d’ouvrir la bouche, s’il comptait le faire, elle renvoya une cinglante réplique.
« Surtout ne faites pas attention aux femmes avec enfants. Regardez où vous marchez au moins, cela m’éviterait de vous percuter. »
La colère descendit alors, ainsi que les hormones encore bouillonnantes en son être. Un léger soupir passa ses lèvres tandis qu’elle se détendait.
« Vous aviez l’air absorbé dans une affaire, et je m’excuse de mon agacement. »
L’observant attentivement, elle ne l’avait jamais croisé dans la ville auparavant. Ses habits ne montraient pas spécialement une grande richesse, mais ces derniers semblaient plus raffinés que ceux des paysans.
« En toute politesse, je me présente, Andraha Seme. A qui ai-je l’honneur ? Votre visage m’est inconnu. »
Arnand Motierre
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L'aube se levait et repoussait les ténèbres en cinglant l'horizon d'un feu orangeâtre. Les rues marchandes – alors jusque là assoupies – s'éveillaient peu à peu aux va-et-vient des commerçants approvisionnant leurs étales en vivres fraîches. La brise matinale faisait frissonner les draps incurvés qui étaient suspendus de part et d'autre des balcons. Peu à peu, les messes basses firent place aux murmures puis aux ragots laissant leur tour aux bavardages et ainsi la marche des boutiques émergea de son sommeil et s'anima telle une fourmillière. Non loin du maréchal ferrant, à qui l'on critiquait fortement le haussement des prix sur les selles, au carrefour Nord-Ouest de la place, se nichait une humble auberge connue pour ses jeux d'argent en fin de journée. Bien que son apparence rustique la cataloguait dans les endroits miteux, l'argent y changeait de mains régulièrement pour quelques sordides missions politiques. Alors que la ville vaquait à ses occupations, un vacarme vint perturber le silence. Sous le fracas de sabots et de jurons, un homme au cou suintant aussi épais qu'un tronc d'arbre flanqua un individu à la porte qui atterrit sur un sol meuble entre deux pavés.
— « Si t'as pas d'quoi payer, tu refous plus les pieds ici, abruti ! », se relevant avec peine, l'exclu se dépoussiéra en s'assurant que rien n'était cassé.
— « De toute façon, même un rat ne voudrait pas dormir dans votre auberge ! », s'exclaffa l'homme, fier de sa répartie enfantine. C'est alors que le colosse revint sur ses pas, prêt à charger, les narines dilatées, grinçant entre ses dents un « qu'est-ce que t'as dit ? », les poings serrés. Sans perdre une seconde, le condamné à mort s'eclipsa entre deux charriotes en maintenant son chapeau de façon niese.
Quelques heures passèrent. Après son réveil brutal, le pauvre bougre avait le ventre qui crie famine. Affichant une moue décomposée au néant de ses poches, il n'avait d'autres choix que de jouer pour gagner sa croûte. Quelque peu nerveux, il avait du mal à entamer son discours. Bien qu'il était à l'aise en taverne au tour de quelques individus trop ivres pour réllement l'écouter, un marché était une autre paire de manche. « Bien ma Dame... », murmura-t-il avec souffrance. Poussé par ces paroles, il chipa un tonneaux, l'escalada et se raccla la gorge.
♪ Tu étais déjà vieille Avant que l'Homme ne soit né Tu es si belle Avec tes vallons calcinés Les saisons sont pareilles Tu ne changeras jamais Gloire aux héros éternels Que tu nous as enfanté Là-haut dans le- ♫
Soudain, le barde esquiva une tomate mûre de justesse.
— « Mais tu vas te taire, imbécile ! », s'écria une vieille dame qui ne semblait pas d'accord que l'on fasse peur à ses animaux à vendre. Une nouvelle fois bousculé, le malheureux affamé s'enfuia sous une pluie de jurons mâchés par le dentier de la mégère. Désespéré, il trainait le pas dans les allées, espérant voir quelque chose tomber du comptoir à l'insu de tous. Quand le miracle se produit : à quelques étales de là, sous une montagne de légumes, un concombre pointait le bout de son nez parmi les autres, près à se jeter du haut de sa prison verdâtre. Ni une ni deux, l'affamé s'élança sur sa proie quand il heurta une personne. Crispé et choqué par son échec, il ne put rien dire pendant que la dame le réprimandait. Elle termina par se présenter. « Un ange, avec un petit ? Pensa-t-il. Ça n'arrive pas tout les jours, ma Dame ». Repris par la réalité, voyant l'attente dans les yeux de son interlocutrice, il articula quelques mots.
— « Euh, hum, ben, euh... Deaklan. », bouche béante, ses yeux se verrouillèrent sur sa main droite. Celle-ci contenait une tomate du plus beau rouge qu'Arnand n'avait vu – ou bien parce qu'il était le ventre vide – et ses rondeurs le charmait à en baver. « Vous comptez la manger ? », pointa-t-il du doigt dans une expression d'innocence.
Andraha Seme
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Mar 22 Juil - 10:15
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Andraha, Arnand - Place du marché
Le comportement de l’individu lui semblait bien suspect. Perdu et agité à la fois. Elle fronça légèrement les sourcils. Avec un enfant dans les bras, sa force pour agir était fortement limitée. Trop sans mettre la vie de son bébé en dangers. Cependant, son devoir de militaire était en alerte, elle ne pouvait laisser une telle personne arpenter les ruelles de sa capitale. Il était peut-être dangereux ou sous l’emprise d’une quelconque drogue ou prise d’alcool, bien que son haleine dise le contraire.
D’une voix hésitante, elle scruta davantage l’homme avant de lui passer la tomate tout en articulant quelques mots.
« Mangez donc puisque vous êtes affamé. Mais vos manières laissent à désirer envers une femme. Cela ne fait aucun doute. »
Andraha ne pouvait s’empêcher de lancer ce genre de pique, habituée depuis petite à une éducation ferme de la part de ses parents ou de l’armée qu’elle avait intégré lors de son adolescence. Elle attendait recevoir le même respect qu’on offrait à un homme. Ses soldats en étaient avertis, les sanctions pleuvaient bien rapidement, lorsqu’un écart était présent. Mais la situation était différente sur la place du marché, elle ne le connaissait point.
« Votre nom ne me dit rien. Pouvons-nous au moins discuter à l’extérieur de ces rues encombrées de citoyens désirant remplir leur garde-manger ? »
L’ange n’attendit de réponse pour resserrer son étreinte auprès de son fils et commencer à quitter l’allée principale pour prendre une ruelle moins remplie, mais éclairée par les rayons pénétrant de l’astre. Les demeures qui les entouraient été bien moins luxueuses appartenant à la basse bourgeoisie ou aux paysans qui avaient réussi à mettre assez d’argent de côté, après plusieurs descendances pour s’offrir une maison dans la capitale même et non aux alentours. Ces derniers abandonnaient au fur et à mesure le travail des champs pour être employé comme domestique. Travail leur permettant alors de se rapprocher des grands, aidant ainsi l’accomplissement d’un tout autre destin. Gravir les échelons de ces castes.
Un banc en bois se trouvait près d’eux, Andraha ne se fit prier pour y prendre place, soulagée de pouvoir reposer son dos qui souffrait du peu de sommeil ainsi que du poids constant de son fils sur son torse. Elle avait pris un peu de poids avec sa grossesse, et ses entrainements militaires laissaient à désirer, cependant, elle se remettrait au travail dès qu’une personne offrirait de garder son enfant. Néanmoins, l’officier se reconcentra sur l’étrangers.
« D’où provenez-vous ? Des campagnes de notre région ou d’un autre état ? C’est fort étrange d’ailleurs que vous me demandiez à manger ainsi. Etes-vous un vagabond ? Ou plutôt un voleur à l’étalage ? »
Sa voix était perçante, presque menaçante et froide. Elle prenait un grand plaisir à protéger sa nation contre toute attaque. Les voleurs n’avaient leur place ici.
Arnand Motierre
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Mar 22 Juil - 11:47
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C'est les yeux miroitant de convoitise qu'Arnand reçut – non sans dédain – son précieux trésor rougeâtre. Tournant le dos à sa sauveuse, il s'empressa d'y plonger les dents et se délecta du jus coulant dans sa gorge. « Oh ma Dame, que vous aviez raison ! », jouissa-t-il à haute voix. Sa posture courbée accouplée à ses gestes brusques et malhabiles, en passant par ses gémissements de plaisir, lui donnait plus l'apparence d'une vilaine créature sordide qu'un humain.
Arnand se sentait agréablement bien maintenant que son ventre lui laisserait quelques moments de répis, et remarqua que l'ange continuait de lui parler. "Garde-manger". Elle avait dit garde-manger. L'homme fit volte-face mais son espoir et son rejetton s'en allaient déjà. Il fit un pas maladroit mais se ravisa, se mordillant les doigts dans une moue attristée tel un enfant à qui on interdit une friandise. « Merci, merci, merci ma Dame ! » sauta-t-il de joie avant de courir vers Andraha.
L'allée semblait calme. Les faisceaux de lumière démasquaient les particules de poussière qui donnaient un aspect idyllique à la ruelle. Le barde n'était jamais venu par ici, et cela l'inspirait fortement entre deux souffles enfantins sur la poussière. Non loin de là, des commissions attendaient d'être rangées par son propriétaires. L'une d'entre elles contenaient des graines. Arnand adorait y plonger sa main, sentir les centaines de germes lui masser les doigts. C'était bien souvent les plus petits plaisirs de la vie qui rendaient le pauvre bougre heureux. Mais il n'avait pas de temps à consacrer à ses loisirs, son garde-manger se faisait la male ! Accelerant le pas, il finit par rattraper – non sans perdre haleine – Andraha qui s'installa sur un banc rustique. Bien que celle-ci lui posa une question, Deaklan était courbé les mains contre les genoux afin de reprendre son souffle. Bien que pittoresque, le quartier était visiblement moins riche que la place, courir sur des pavés aussi bancals sans se tordre une cheville relevait de l'exploit. — « Diantre, comment faites-vous pour marcher si vite avec un enfant et en étant encore enceinte ? Vous avez des fées sous vos bottes ? », ahana le fou qui se méfiait bel et bien des pieds de son interlocutrice. Ne se souciant pas de sa réaction, l'homme s'affala contre le banc sans prendre garde à l'espace vital et aux ailes de l'ange. Enfin, il termina sa suite de maladresses par : « 'Y a pas à dire, c'est chouette ici, c'est laquelle votre maison ? »
Andraha Seme
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Mer 23 Juil - 16:11
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Andraha, Arnand - Place du marché
La réplique de son interlocuteur eut pour effet de vexer profondément l’ange qui croisa alors ses jambes. Avait-elle autant grossi durant sa grossesse ? Elle ne pouvait le croire, surtout lorsqu’une personne inconnue lui insinuait qu’elle portait une fois de plus la vie. Les hommes étaient bien loin de se douter du martyr que cela représente d’enfanter. Eux qui sont lointain de ses soucis, en dehors des hippocampes bien entendu. Soupirant d’une façon audible pour montrer son désaccord à cet odieux personnage, qu’elle venait d’inviter pour une discussion qui s’annonçait mouvementer en bêtises, Andraha replia ses ailes qui subissaient quelques pressions du corps de cet étrangers qui parcouraient les marchés des villes en tout impunités. Elle le soupçonnait d’être un voleur, hautement recherché, peut-être, puisqu’elle n’était pas tout à fait à jour dans ce domaine, ayant raté des réunions, par manque d’envie et d’inspiration. Si la militaire avait été encore soldat, elle n’aurait hésité à parcourir la ville à la quête de mendiant et assassin, mais avec les responsabilités de son poste actuel, elle ne se donnait plus cette peine.
« Quelle maladresse dans vos paroles Monsieur. Franchement, comment pouvez-vous prétendre à une grossesse qui n’existe plus ? Cela va de soi, j’ai pris quelques kilogrammes en plus à cause du bébé, mais de là à dire que je suis de nouveau enceinte. Qui plus est, je ne suis pas mariée, c’est déjà un déshonneur pour des prétendants de se voir unir à une femme ayant perdu sa dignité avant le mariage… »
La voix était toujours froide, de plus en plus d’ailleurs, avec l’avancement de la discussion. Elle se demandait bien pourquoi sa stupidité l’avait conduite à quémander des réponses à cet individu sans tact.
« Et je n’ai aucune fée sous mes bottes, je suis dans une carrière militaire, je marche très rapidement, chargée ou non. Puis n’oubliez point mes ailes également, elles peuvent battre doucement pour me permettre de prendre une allure encore plus soutenue, digne d’une fée, en effet. »
La tension commençait à redescendre chez l’officier qui caressait le petit duvet de son fils. Il était si mignon lorsque ses yeux étaient clos.
« Ma maison se trouve au début du marché, mais là n’est pas la question, et vous semblez éviter les miennes. De quelle nation venez-vous ? Et que faisiez-vous dans ce marché ? Ce n’est point parce que j’ai un enfant, que je ne peux faire la justice. »
Arnand Motierre
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Mer 23 Juil - 17:42
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Deaklan était courbé, les coudes appuyés contre les genoux, lorsque l'ange le moralisa sur sa galanterie. Bien qu'il écoutait, une partie de son esprit était occupé à jouer avec un caillou qui avait eu la malchance de rebondir de dalle en dalle jusqu'à sa bottine boueuse. Par moment, Andarah poussait un long soupir qui ne laissait pas le simple d'esprit indifférent. Bien que peux soucieux de la personne, il n'aimait pas frustrer les gens. Il se redressa dans un craquement de nuque volontaire et s'efforça de s'intéresser à la discussion, ou du moins, de s'en rappeler les détails.
— « Un déshonneur ? S'interloqua Arnand. Mais vous avez créé la vie ! ». Sur ces fins de mots quelques peu mâchés, il tendit le cou pour voir le bébé qui grimaçait en découvrant ce visage inconnu et enchérit en s'efforçant de sourire: « Un très joli bébé, cela dit ! ». Mais son compliment n'eut pas l'effet escompté. Bien que calme, la militaire restait de marbre, attendant toujours sa réponse. Arnand voulait à tout prix éviter cette question. Il n'en avait pas honte. Non. Mais il ne se souvenait pas. « Je ne sais pas », finit-il par mâcher entre ses dents. Anticipant la réaction de la femme, il voulut la devancer en se justifiant dans de larges gestes de main au niveau de la tête, comme pour exprimer son incapacité à se souvenir. « C'est à cause d'elle, gémit-il, elle-elle ne veut pas que je me souvienne. Elle me dit que ça me ferait du mal. Je sais qu'elle a raison mais... J'ai l'impression que- ». Soudain l'homme se tut, regardant devant lui d'un regard vitreux. Cet état de transe dura approximativement une minute, immobilisant le reste du monde face à cette longue attente si inquiètante. Lorsqu'il réouvrit la bouche, ce fut sur un ton de méfiance : « La Dame demande ce que vous me voulez ? »
Andraha Seme
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Jeu 24 Juil - 17:30
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Andraha, Arnand - Place du marché
L’ange resserra son étreinte sur sa progéniture qui se réveilla alors, les yeux mis clos à cause du soleil qui avait réussi à pénétrer jusqu’au banc où ils étaient tous trois assis. Le petit scruta l’inconnu avant de trouver refuge dans la nuque de sa mère. Andraha le sentit alors et se concentra sur la discussion tout en berçant avec douceur le nourrisson qui finit par retrouver le sommeil. Il ne faisait encore très bien ses nuits, elle ne pouvait lui en vouloir.
Bien que le jeune inconnu semble s’intéresser à son poupon, Andraha n’accueillit pas si bien que cela la remarque sur son fils. Il ne pouvait comprendre.
« Dans notre société, avoir un enfant hors mariage signifie que notre métier se rapporte la plupart du temps à vendre notre corps. Les jeunes demoiselles de bonnes familles sont mariées bien jeunes, les autres recherchent activement. J’avais jadis, rencontrée l’homme qui faisait vibrer mon cœur. Hélas, la maladie l’a emporté, tandis que j’étais loin de lui. »
Une larme perla au coin de son œil. Andraha n’en était point gênée. Elle n’avait pu parler de tout cela. La peine était cachée, au plus profond de son être.
« Mais pourquoi est-ce que j’aborde ce sujet ? Je vous ennuis avec mes peines, et j’attends toujours votre réponse par ailleurs. »
La voix cristalline de l’ange cessa alors. Elle ferma les yeux pour profiter des rayons de l’astre qui commençait à chauffer sa beau, blanche, en raison de son isolement des dernières décades. Finalement, après quelques secondes de silence, elle eut une réponse, à peine audible. Il ne savait pas. Quelle défense ! Elle retint un rire jaune et tourna alors le dos à l’individu pour se lever et prévenir les gardes présents près de sa demeure. Cependant, des paroles plus insensées que les précédentes la firent frissonner. Piquée par la curiosité, comme à son habitude, elle se ravisa et fixa avec insistance le fou.
« Excusez-moi, j’ai cru mal comprendre. Qui est elle ? Qui est cette Dame qui vous empêche de parler ? Je ne crois point en la possession ou dans les esprits mon cher ami. Votre imagination est cependant fertile. Au lieu de voler de pauvres paysans, reconvertissez-vous dans le conte, la fortune vous sourira. »
Arnand Motierre
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Jeu 24 Juil - 18:53
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Arnand se découvrit le chef dans une moue attristée. De nouveau courbé sur lui-même, il contorsionnait nerveusement son chapeau entre ses doigts. La sueur perlait sur son front et ses cheveux gras lui collaient à la peau. Il ne ressentait aucune haine envers les propos de l'ange. Il était habitué à être mal jugé. Loin de là, non. Il se sentait concerné par la tristesse de la femme. Sans comprendre la raison, il avait la sensation de connaître ça. Après une courte pause suite aux rudes paroles de la gradée, il la regarda dans les yeux et s'essaya à un nouveau sourire.
— « La Dame ne vous aime pas. Elle dit de nous laisser tranquille ou elle s'en prendra aux vôt- »
, le simple d'esprit interrompit net sa phrase, écarquillant les yeux. « Vous ne feriez pas ça. Elle est notre amie, elle nous a donné à manger, je-je- Oui... Oui, ma Dame... », finit-il sur le ton de la contrainte. Deaklan regardait Andraha avec compassion, comme si son temps était compté. « Vous savez, je pourrais vous aider à retrouver celui qui a emporté votre ami. », pour montrer sa bonne foi après ces menaces saugrenues, Arnand détacha son luth et joua quelques notes pour le bambin qui le regardait curieusement. Deaklan était heureux. Mais ce bonheur fut de courte durée lorsque trois ombres entrèrent dans la rue. Vêtus d'un long manteau et d'un chapeau de bonnes factures, les trois individus s'avancèrent en sifflotant. L'un d'eux s'amusait à faire rouler un bâton contre son épaule. Lorsqu'ils aperçurent Arnand, le meneur du groupe posa sa main contre le torse d'un compère, l'arrêtant net. Il pointa du doigt Motierre et les deux complices prirent chacun une ruelle différente. Le musicien jusque-là tranquille commença à s'énerver.
— « Oh non, ils nous ont retrouvé ma Dame. Qu'allons-nous faire ! »
, pris de panique Deaklan chercha protection dans les yeux de l'ange qui ne semblait pas encore comprendre la situation périlleuse dans laquelle il était.
— « Salut bonhomme. »
, ironisa l'étranger.
— « Non ! Allez-vous-en ! On vous a donné mon bâton comme paye, partez, partez, partez ! »
, s'efforça de croire le fou en appuyant ses mains contre ses oreilles.
— « Tu sais, tu nous as fait beaucoup de mal à partir sans nous dire au revoir. Beaucoup de mal. D'ailleurs, tu as fait beaucoup de chagrin au patron. Il aimerait te revoir, tu sais. Il a encore une affaire à régler avec toi. »
, dit-il en posant sa main contre l'épaule de la victime. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Pris de panique, Arnand sauta pieds joints sur le trottoir, se transformant dans les airs en une créature rampante. De ses centaines de petites pattes cliquetant sur les pavés, il zigzagua entre les coups de pied de l'inconnu. « Oh non, mon gars tu t'en tireras pas comme ça, cette fois ! » Soudain, le bathynome effraya un cheval tractant un charriot de provision. L'animal se cabra, laissant le temps à Arnand de s'insinuer entre ses pattes et sous le contenant. La pagaille était à son apogée, les gens s'arrêtaient dans la rue pour comprendre ce qu'il s'y tramait. Le propriétaire de la bête tenta de la calmer et la tira de force en avant, dévoilant une nouvelle fois l'énorme carapace tremblotante. Son ravisseur n'ayant toujours pas démordu, siffla avec deux doigts et ses deux compères surgirent des ombres. L'un d'eux, petit et bouffi attrapa la bestiole entre ses doigts boudinés dans un « je l'ai ! » des plus victorieux. Mais c'était sans compter la répartie du damné qui pinça son doigt et s'écrasa lourdement sur le sol avant de continuer ses zigzags jusqu'à atterrir dans un tonneau renversé sans couvercle. Pris au piège, il espérait que la Dame trouve une solution.
Andraha Seme
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Les divers passants, riches ou non, dévisageaient avec insistance les deux personnages. Certains reconnaissaient la jeune femme et s’amusaient à deviner ses intentions envers l’étranger. D’autres se contentaient de la saluer de loin, ou alors d’attirer son attention, mais sans succès, car une toute autre chose captivée la militaire qui n’était pas prêt d’abandonner son butin fraichement cueilli dans le marché de Falcon. Cet être, aux premiers abords, perturbé, semblait cacher un secret, ou plutôt prisonnier dans ce corps. Dans un élan de bonté, l’ange ne pouvait le laisser ainsi. Les esprits étaient certes existants pour certaines personnes, elle n’y croyait guère. En même temps, les repérer ne sont choses aisées.
La tentative de sourire fit rire Andraha, doucement, pour ne point vexer cet interlocuteur qui possédait peut-être un don, mettant en danger la vie de son enfant et la sienne. En effet, depuis la grossesse, elle n’avait tenté de réutiliser le sien, à savoir de se mettre invisible pendant quelques secondes, avec une grande concentration, pour fuir une situation risquée. Néanmoins, dans son fort intérieur, la jeune femme ne craignait pas tant que cela Arnand, ayant une peur tout autre pour cette fameuse Dame qui venait encore de parler à travers lui. Elle n’osa interrompre la discussion pour le questionner davantage, préférant étudier le comportement de cette deuxième entité. Un sourire franc sur les lèvres l’ange prit la parole après quelques instants de silences causés par la douleur d’évoquer, encore une fois.
« Personne ne pourra trouver la mort, malheureusement, sinon je me serais mise en quête bien plus tôt, vous vous en doutez bien. La vie est ainsi, il fait accepter son destin. Rien n’arrive pour rien, cela m’a renforcée d’une certaine façon. J’ai grandi, je vois le monde autrement, et prends mes responsabilités à cœur. »
Les premières mélodies sortant de l’instrument eurent pour effet de réveiller le bambin qui tourna la tête en direction des notes. Tout sourire, il regarda quelques secondes l’homme au luth avant de se débattre et pleurer pour faire comprendre son envie pressante de dormir encore un peu. Cependant, là n’en était la raison. Du coin de l’œil, Andraha aperçut trois hommes au comportement plus douteux que le fou assis à ces cotés. Se croyant paranoïaque, elle laissa son entrainement militaire de côté pour écouter les dernières notes sortir de l’instrument de musique.
« Vous avez un talent pour jouer, cela... »
Elle n’eut le temps de terminer sa phrase qu’Arnand lui coupa la parole. La militaire le crut pris d’hystérie. Elle n’avait toujours pas la réponse sur l’étrange Dame, mais avait abandonné, comprenant bien rapidement, que cela était peine perdue de lui demander, puisqu’il était incapable de répondre à une question à ce sujet. La militaire le regarda, ne comprenant davantage la situation et ses enjeux.
« Mais calmez-vous ! »
Ce fut les seules paroles qui sortirent de sa bouche avant d’être coupée par l’une des ombres qui arrivaient vers eux. Le moment était mal choisi pour importuner la mère qui avait un instinct de protection décuplé avec son enfant. Impuissante à cause de la surprise, l’ange ne bougea d’un millimètre, son devoir militaire au placard. Sa seule arme était une dague de toute manière, elle n’avait un arc à sa disposition. Dans un geste désespéré, elle siffla pour alarmer les gardes. Cependant, ces derniers furent couverts par les bruits ambiants de la ruelle.
Lorsque les échanges cessèrent, elle ne revenait point de la transformation de son interlocuteur. C’était donc un métamorphe ou anima, impressionnant, car il était rare de les voir se transformer ainsi. Soupirant, l’ange en profita pour s’éclipser et venir en aide d’une toute autre manière à son jeune ami. Courant à travers l’avenue principale, elle tomba enfin sur les gardes qui la reconnurent.
« Gardez donc mon enfant, et donnez-moi cet arc, la vie d’un homme est en danger. Surtout faites votre travail pour une fois. »
Sa voix était glaciale, elle avait insisté fortement sur les deux derniers mots. Le visage fermé, elle embrassa sur les cheveux son fils avant de filer dans la direction inverse. Une fois sur place, elle ne vit point l’animal dont la race lui était inconnue. Elle siffla de mécontentement entre ses dents avant d’observer les alentours. Elle aperçut alors la pagaille qu’avait causé un étalon et s’approcha doucement. Il y avait des chances que l’animal avait pris peur à cause de Motierre.
A peine fut-elle sur place qu’elle vit alors deux autres individus suspect s’approchaient. Son arc à la main, une flèche dans l’autre, elle n’hésiterait point à les toucher. Elle ne se devait de les rater, qui plus est, car elle n’en avait que deux sur elle. Néanmoins, elle n’eut le temps d’intervenir que la bestiole s’échappait à nouveau. Décidée de ne point la laisser à son sort, l’ange courut alors dernières les agresseurs qui arrivaient au niveau de sa cachette.
« Je vous conseille plutôt de regarder ailleurs, les crimes sont punis dans cette capitale, et une flèche bien placée vous fera perdre la vie. Je suis officier dans l’armée, je n’hésiterai point pour sauver la vie à un citoyen. »
Son air était méfiant, dur. Andraha en était capable, et le prouva bien rapidement, en décochant sa flèche dans les jambes du premier homme déjà mordu par le métamorphe.
« Je n’aime me répéter ! »
Arnand Motierre
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Les deux yeux miroitant de la bête scrutaient la scène depuis la pénombre du contenant. Bien que l'après-midi était bien avançé, une chaleur insoutenable s'était engouffrée dans cette cachette de fortune. Les diverses tentatives de l'agresseur se soldèrent toutes par un échec, trop appeuré par ces tapotements de pattes frénétiques sur le bois cerclé. Arnand ne savait pas quoi faire. La Dame essayait tant bien que mal de calmer le pauvre fou telle une mère rassurant son petit sous les grondements d'un orage. Les trois chapeautés s'amusèrent à le torturer : si ils ne peuvent atteindre la bestiole alors la bestiole viendra à eux, planifièrent-ils en faisant rouler le tonneau du pied sur de courts trajets secs et rapides. L'homme commençait à avoir peur. Incapable de se lover sous les percussions incessante contre les pavés et les pieds, la petite créature se voyait retournée sans dessus dessous en poussant un cris insectoïde lorsque le choc la faisait basculer sur la carapace.
Mais l'espoir n'était pas perdu. Déboussolé, le barde ne put que reconnaître la voix d'Andraha qui semblait avoir pris sa défense. Les trois mercenaires – alors jusque-là focalisés sur Arnand – se retournèrent avec dédain, comme importunés par cette femme audacieuse. Le gang dévisageait silencieusement l'ange, analysant sa potentielle identité. Seul le petit gros pleurnichait à même le sol en maintenant sa cheville ensanglantée. Le second, en retrait, bloquait la sortie dans une posture mi solennel mi décontractée avec le bâton d'Arnand dressé devant lui sous ses deux paumes de main, jetant par moment un coup d'oeil sur le coffre à trésor pour s'assurer que le butin ne s'échappe pas. Seul les yeux pochés du chef fixaient intensivement la femme. Il se serait joué d'elle si elle n'avait pas clamé haut et fort son identité militaire. Et bien que son physique laissait douter de la véracité de ses dirs, son tir parfait convainquit le mercenaire. Toujours dans un duel de regard silencieux, l'homme échaffaudait un plan. Mais ce qui était sûr, c'est que l'heure était au repli. Il y avait trop de monde dans cette ruelle. « Calme et déserte », avait dit Achille. Tu parles ! Heureusement pour le trio, l'ange n'avait aucune preuve contre eux. Les arrêter ? Ils revendiqueraient une dette de jeu. Au mieux ils sortaient sous les jurons des gardes au pire ils payeraient une somme ridicule pour dédommager les dégâts chevalins. Quoiqu'il advienne, ils sortiraient le jour même. — « Allez les gars. », grogna le chef en dévoilant un sourire sournois sous sa barbe de trois jours. « On se barre d'ici, les fruits de mer sont avariés. » Les ombres repartient comme elles étaient venus. Amusées, décontractées comme pour narguer suffisamment l'autorité d'Andraha pour qu'elle agisse jusqu'à ce que l'un d'eux aide une vieille femme à ramasser sa canne. Ils savaient comment défier la loi. C'étaient des professionnels. La vie n'était qu'une catin pour eux. Et ils se devaient d'en abuser jusqu'au souffle final.
Une fois le gang évaporé, les yeux luisant d'Arnand s'aventurèrent au bord du tonneau. Il regardait la géante qui se dressait devant lui, le regard encore porté sur l'horizon. Insouciant une fois de plus, il voulut exprimer sa reconnaissance en chargeant la jambe de l'archère et s'y agrippa en faisant quelques tours sur ses petites pattes qui ne manquaient pas de la chatouiller. Mais c'était sans compter sur sa légendaire délicatesse et se vit expulser dans les airs sous un cris de surprise. Choqué, la chose retourna en un éclair dans sa cachette de fortune, la carapace tremblante.
Andraha Seme
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Mar 5 Aoû - 16:12
Emplettes propices
Andraha, Arnand - Place du marché
Au final, l’ange s’était aperçue qu’elle était partie tête baissée dans cette rixe qui ne la regardait point, sans élaborer de stratégie pour se débrouiller, arrêter ou tuer ses hommes. Bien entendue, elle ne pourrait faire ce que bon lui semble sans rendre de compte par la suite au général, mais la vie d’un homme était en jeu, pour des raisons encore inconnues, qu’elle ne pressait de connaitre.
Analysant la situation qui se dessinait devant elle, Andraha comprit alors qu’il serait impossible de les livrer à la justice. Ils étaient malins, et ne cherchaient à s’en prendre qu’au crustacé qui avait trouvé refuge dans un tonneau. Qui plus est, elle n’avait aucune preuve en dehors des témoignages des passants sur l’agression. Cela n’était chose aisée de les faire parler un minimum sans récompense. Avec la restriction des budgets de Drew, cela semblait compromis. Ainsi, la militaire préféra débander son arc et adopter une posture neutre, gardant le visage fermé.
Au final, les assaillants quittèrent la ruelle, laissant un soupir de soulagement pour la jeune femme qui chercha avec des yeux craintifs la bête. Manque de chance, elle ne vit rien, puisque la ruelle s’était transformée en scène pour un spectacle sans nom. Des cris avaient percé les oreilles de l’ange qui ferma ses paupières pour rendre une grande inspiration. Tant pis, songe-at-elle déçue de ne pas revoir son « ami ». Tandis qu’elle songeait à faire demi-tour pour récupérer son enfant et rentrer tranquillement en sa demeure, une étrange sensation la saisit à la jambe. La peur l’envahit un instant et elle donna un violant coup pour se dégager de l’animal qui lui grimpait dessus, s’apercevant alors que ce dernier était le crustacé.
L’adrénaline descendit alors. La militaire reprit ses fouilles, ne regardant le temps passé. Elle était morte de honte pour l’animal et ne souhaitait que s’excuser avant de reprendre sa marche et préparer le repas du midi pour sa personne. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle fit la découverte du métamorphe dans le tonneau et tendit sa main pour le cueillir alors.
« Je suis fort désolée de ma réaction qui m’a grandement surprise, je dois l’avouer. Mais avant que nous nous quittions, j’aimerai connaitre la raison de cette attaque surprise de la part des hommes de la ruelle. Vous ne devez être en sureté ici. »
Arnand Motierre
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Mar 5 Aoû - 18:50
• Quartier résidentiel – Falcon •
La bête fixa longuement la main de sa protectrice avant de couper net à ses réflexions. Il s'en voulut de sa stupidité. Plus que n'importe qui, il aurait du savoir qu'une telle créature éveillerait l'écoeurement et la peur des gens. Pouvait-il lui faire confiance ? Le crustacé aux yeux globuleux avait peur de se voir ficeller dans un filet de pêche et emmener au marché. Il n'était pas dans ses habitudes de se dévoiler sous cette forme, encore moins lorsque quelqu'un le soupçone de vol et de fourberie. Mais une fois de plus, il jugea bon de suivre son instinct, après tout cette jambe ne semblait pas si rancuinère. Il sortit lentement de l'abris puis posa l'une de ses pattes sur l'index de l'ange et, en gardant sa cadence de marche, se transforma peu à peu en une main humaine suivie du corps dont le peu d'écart avec Andraha paraitrait osé, si toutefois l'on ne connaissait pas la nature sans-gêne du gaillard. Sous ses rares hématomes se dévoilait un sourire des plus francs. Dans un geste doux et délicat, Arnand prit la main de la jeune femme et la baisa humblement : — Dorénavant, j'ai une dette envers vous. Enchérit-il à messe basse : Mais ne le dites pas à la Dame, elle le prendrait mal. Empathique envers la personne qui devait subir son souffle barbu depuis peu, Arnand se décala. De trop, de pas assez ; il réfléchissa longtemps avant de se décider et poser à nouveau le regard enfantin sur la gradée. — Ses hommes sont après moi depuis deux semaines et demi. Je ne suis pas un voleur comme vous le dit la Dame, mais j'ai bel et bien pas de toit au-dessus de la tête. Il y a quinze jours, j'ai misé gros sur un combat de coq. C'était une somme à quatre chiffres, dit-il en se massant le menton, contre la demeure du vigile du hameau dans lequel se déroulaient les festivités. J'aurai du me douter, s'efforça-t-il de dire en soulevant son tonneau de fortune, que parier sur un cop albinos aveugle était le plus gros coup monté de ma carrière. Et cette fois-là, même la Dame n'y vu que du feu. Étant sans le sou, je leur ai donné mon bâton avec lequel ils m'ont frappé là, là, là, et là ainsi que ici, gémissa-t-il en appuyant sur ce dernier. Ils me cherchent coûte que coûte, jusqu'à ce que je leur donne le compte exacte du pari convenu. Heureusement pour moi, la Dame ne me laisse jamais très longtemps au même endroit, ce qui me laisse du temps avant d'être débusqué. Comprenant qu'il se faisait tard, Arnand se tut et fit quelques pas dans la direction par laquelle il était venu, son tonneau sous le bras, avant de stopper net et lâcher quelques mots à sa camarade du jour : — Merci de m'avoir écouté. Ça fait longtemps qu'on ne l'avait plus fait sans me maltraiter ouvertement. Scène en soit assez banale si l'homme ne s'était pas précipité et avait déclaré sa reconnaissance à une passante lambda qui le regarda avec étonnement. Évidemment, Andraha était suffisamment proche pour être dans la confidence mais une fois de plus, la légendaire maladresse du barde fit des ravages.
Andraha Seme
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices Ven 22 Aoû - 14:17
Emplettes propices
Andraha, Arnand - Place du marché
Andraha qui tenait alors l’une des pattes du crustacé fut surprise de sa métamorphose si rapide entre ses doigts. Il était rare de les voir en forme animal mais encore plus changer leur apparence ainsi. Fascinée, elle mit un temps pour retrouver ses esprits, et rougis légèrement lors du baisemain. Le geste était si doux, elle ne l’aurait imaginé.
« Je ne dirai rien, et cela fait partie de mon devoir de vous venir en aide. Après tout, je dois faire régner la paix et la justice dans ces contrées, villes comme campagnes, en temps de guerre ou d’accalmie. »
En vue de la situation précédente, elle ne pensait point que l’homme lui réponde sur la raison de cette rixe dans la capitale de l’air. Ainsi, fut-elle agréablement surprise de l’entendre. C’était un joueur. La jeune femme comprenait à présent les motivations des agresseurs. Les dettes n’étaient jamais plaisantes.
« Je vous conseille de résoudre ce souci au plus vite mon cher ami. Ils ne vous lâcheront point de sitôt et trouver votre cadavre sous un pont de m’enchante guère. »
Andraha scruta l’horloge qui se trouvait loin devant elle. L’heure tournait de plus en plus, ainsi, elle fit un signe de tête pour saluer son interlocuteur.
« Ce fut un plaisir de vous écouter et aider, comme je l’ai pu. J’espère vous revoir très bientôt. »
La militaire prit alors la direction de sa demeure pour préparer le repas avant de se rendre à la caserne de la ville, la journée n’était pas encore terminée.
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Sujet: Re: [Chau An 6 - Terminé] Emplettes propices
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