Sujet: [Chaü ~ An 6] Entretien avec une inquisitrice Ven 14 Nov - 19:00
Entretien avec une inquisitrice
Le zénith – qui s’incrustait à travers les vitres du dortoir – réchauffait tendrement le visage du garçon, encore assoupi. « Ézéchiel ! Debout, gros pacha ! On va être en retard pour le convoi ! » La voix joviale de Beauvoir arracha un grognement de paresse au jeune disciple qui s'adonnait à son exercice préféré : l'étirement matinal. « Que veux-tu ? Laisse cet Homme dormir, gémit-il en se retournant dans son lit. Le Mestre n'a donné aucune tâche, aujourd'hui » « C'est vrai, gros nigaud, d'autant que le Mestre ne confia rien car aujourd'hui, nous partons pour le couvent de Falcon ! », s'amusa le disciple d'une voix maligne. Ézéchiel ne releva pas l'annonce du camarade, occupé à se blottir contre son cousin dans un claquement de langue satisfaite. Mais au bout de quelques secondes d'inertie, le garçon se redressa, yeux exorbités et s'écria un « Le couvent de Falcon ! » qui effraya les pigeons de l'appui-de-fenêtre. Enfilant son bas en titubant, il questionna son compagnon fiévreusement : « Sont-ils déjà loin ? » « Cet Homme ne sait pas, répondit Beauvoir en scrutant l'horizon à travers les carreaux teintés. Peut-être aux champs de Ouest-marche, l'on peut encore les rattraper si on se dépêche » Beauvoir – qui était dos contre le mur – arqua un sourcil, les bras croisés, en découvrant Ézéchiel cul-par-terre, le pantalon récalcitrant. « Pourquoi avoir attendu ? Tu aurais pu partir avec le reste du groupe » « Cette idée est excellente ! Ironisa le cadet. Sache qu'elle traversa l'esprit de cet Homme bien plus de fois que tu ne le penses. Mais il savait que sans lui, seul le Très Haut aurait eu raison de ton sommeil » Amusé par la remarque, Ézéchiel sourit en déambulant dans le corridor du bâtiment. L'aile du réfectoire était rattachée à celle des chambres, les deux moines en profitèrent pour y faire un détour et grappiller quelques restes de la veille. Courant comme deux enfants dans le monastère, ils se surprirent à faire la course, une lueur de défis dans le regard. Ils dévalèrent les marches de la tour deux à deux, esquivèrent le personnel qui sursautait devant – puis grondait – le duo de fortune, passèrent le terrain d'entraînement en enjambant le muret qui démarquait la limite de la collégial. Enfin, ils étaient dehors. Enfoncés dans les hautes-herbes, Beauvoir lui fit signe de le rejoindre au-dessus d'une bute. « Regarde, entre les collines, ils sont là ! » Il pointa du doigt un groupe lent et dense accompagné de chevaux et de charrettes. Déjà loin à l'horizon, le convoi qui semblait immobile à cause de l'étroitesse du chemin paraissait être un défis alléchant pour les deux compétiteurs du jour. « Hé ! Regarde ! Des Sœurs de la collégial Ronce-dorée ! » « Où ça... » Mais lorsque le petit Ézéchiel se retourna, c'est un moine fourbe et distant qu'il trouva loin dans le champ. Comprenant qu'il s'était fait berner comme un novice, il fulmina et injuria Frère Beauvoir sous le rire de celui-ci, lui courant après en le menaçant des pires atrocités s'il venait à l'attraper. Ils traversèrent le champ aux potirons du vieux Gaëtan, dégringolèrent la gorge du ruisseau approvisionnant le monastère et arpentèrent le sentier Venteux avant de rejoindre les rangs du convoi. Fiers de leur exploit, ils se lancèrent un sourire complice sous le grognement exaspéré de Mestre Renoir qui les scrutait du haut de son cheval.
⁂
La route vers la capitale fut longue, plus que prévue. S'attirant les foudres de l'ancien par leur retard, les deux jeunes moines durent tirer les bœufs en signe d'exemple. « Et ne vous faites plus remarquer, gronda le Mestre. Ou c'est vous que l'on vendra à la place des bêtes » Une fois l'Arche des Tempêtes passée, le convoi fut abordé par un contingent de Croisés qui salua et escorta le groupe jusqu'au couvent. Le chef de la Garde dévisagea à plusieurs reprises le jeune disciple qui se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour déranger l'Homme ainsi. Le capitaine portait la guerre sur son visage. Les rides trahissaient son âge avancé et le poivre-et-sel de ses cheveux lui donnait un caractère assagi. Il arborait une armure étincelante qui mettait en avant sa forte musculature. Même son destrier semblait noble et fier, dont l'arrière-train était recouvert de la cape blanche du cavalier. « Comment s'est passé le voyage, Monseigneur ? », questionna le capitaine d'une voix grave et posée. « Ma foi, comme n'importe quel voyage de notre époque : ennuyeux et prévisible » « Prions le Très Haut pour que cette paix continue » « Oui, en effet » Le regard des hommes échangé était empli de fausse promesse. L'un comme l'autre savaient que le conflit était imminent. La disparition de la reine faisait grondait les centres de pouvoir et bientôt le tambour de guerre résonnerait à nouveau. S'échangeant cette pensée mutuelle, le chef de la Garde scruta une énième fois le jeune moine en arrière. « Et qu'en est-il de lui ? » « Il ne se doute de rien ; pas encore. Il croit encore qu'il provient d'une catin et d'un bâtard assassiné. Cependant, il est de plus en plus difficile de le contenir dans l'enceinte du monastère. Depuis sa première escapade contre le diplomate draconien, Ézéchiel semble vouloir découvrir le monde. Je suis heureux que la Dame ait enfin accordé notre demande » « Avait-elle le choix ? Je doute que Monseigneur accepte de voir son bien précieux s'évaporer dans la nature avant la fin du conflit » « Dame Béatrix a toujours le choix », reprit Mestre Renoir avec le sourire en coin de bouche.
⁂
Enfin, le couvent se dressait devant eux. Fier et majestueux, l'édifice régnait du haut de sa montagne sur le reste de la plèbe. Les chutes d'eau – qui jaillissaient des douves perchées au-dessus du précipice – s'évaporaient en une multitude de nuages gravitant autour du lieu, renforçant l'aspect mirifique de ce dernier. Empruntant l'unique pont en pierre qui joint le couvent au reste de la cité, Ézéchiel était admiratif face aux Anges qui décrivaient une traînée dans le ciel. L'un d'entre eux exécuta une série de pirouettes aériennes sous les yeux ébahis du convoi – et le regard rembruni du capitaine – avant de se poser brusquement et héroïquement sur un socle face à eux. « Je me nomme Adhrael, gardien du pont. Je vous souhaite la bienvenue » Tandis que les plus jeunes du convoi s'agglutinaient près de l'Ange, Mestre Renoir peinait à contenir l'émeute et à conserver les rangs. Un poignée seulement, plus disciplinée, ne broncha pas. Ézéchiel en faisait partie. Non qu'il n'était point admiratif devant le Garde, mais le regard froid et menaçant du capitaine le tétanisait. Arrivé au sein du Temple, le convoi se dispersa le long d'une rangée afin de s'asseoir face à l'Autel. Les lieux étaient cloisonnés et les vitraux – qui ne l'étaient pas – étaient tamisés d'un rideau écarlate. D'énormes braseros nichaient aux quatre coins de la salle où serpentait vers le ciel un encens aromatisé, recouvrant le plafond d'un épais brouillard. Un groupe de moines – perché derrière l'Autel – chantaient un texte sacré dont la voix grave et solennelle raisonnait contre l'épaisse cloison du bâtiment. Ézéchiel se sentait mal à l'aise, comme si sa place n'était pas ici. Il sentait encore le regard perçant du Garde dans son dos quand son compagnon l'interpella d'un coup de coude : « Regarde, elle arrive ! Dame Béatrix, la dernière des Néphélim ! »
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Sujet: Re: [Chaü ~ An 6] Entretien avec une inquisitrice Lun 17 Nov - 19:08
Entretien avec une inquisitrice
Le silence régnait sur la pièce. Au fond, Sieur Lazare contemplait la Dame depuis la pénombre s'habiller peu à peu. Bien qu'elle lui faisait dos, le miroir d'un mètre soixante se dressant en face lui dévoilait son éternel visage angélique. Elle avait le teint blafard, les lèvres pulpeuses et les yeux légèrement en amande. Le chevalier dévorait chaque instant à poser le regard sur ses courbes parfaites. Ses mouvements délicats et précis faisaient ballotter ses seins sensuellement ; ce qui ne déplaisait guère à l'homme, envahi par une pulsion primaire. Et bien qu'il pria le Très Haut pour résister à la tentation, l'inclinaison en avant que fit la Dame lui dévoila l'entièreté de son intimité. Succombant, le chevalier se redressa discrètement et s'avança jusqu'à elle, lui empoignant la taille fermement. « N'as-tu pas eu assez ? », dit-elle amusée mais intransigeante. « Ma Dame, venant de vous, rien ne peut être de trop », lui embrasa-t-il la base du cou. « Et bien garde ton ardeur pour ce soir. Si la cérémonie pompeuse et interminable qu'a préparé Mestre Lionel ne te rend pas impuissant d'ici-là », se dégagea-t-elle pour enfiler le reste de sa tenue. « Mon frère a toujours eu le chic pour l'ennui et l'abstinence. Il tient ça de ma mère ; un vrai cul bénie » Alors que Lazare se versa une coupe en s'asseyant derechef, il fronça les sourcils en percevant l'agitation extérieure. Sous l'ordre de sa maîtresse, il colla son nez à la croisée, entrouvrant l'épais rideau qui occultait le jour pour distinguer une foule agglutinée aux portes de la cathédrale. « Il semblerait que votre colis soit arrivé, ma Dame » « Bien, il est temps de faire les présentations. J'espère que ce petit est mignon, au moins », dit-elle en caressant le visage sévère de l'homme jaloux.
⁂
La nef se remplissait peu à peu tandis que le chœur continuait à incanter les divers textes sacrés d'Alystor. Alors que le prieur Lionel déblatérait son excitation et ses prévisions de la soirée, Béatrix de Vec contemplait d'un œil alerte la salle du dessous. Bien qu'elle ne savait à quoi ressemblait le garçon, maintenant adulte, elle avait eu vent du jeune brun aux yeux vairons qu'il était devenu. Mais bien qu'elle balaya la zone inlassablement, jamais elle ne trouva son du. « Êtes-vous sûr de sa présence ? », s'inquiéta-t-elle. « Certain, madame. Le capitaine en charge de la Garde nous a confirmé sa présence à l'instant même » Une fois la foule installée et le vacarme tu, l'inquisitrice s'avança sur l'Autel central. Habillée de sa robe écarlate, l'atmosphère tamisée du donjon renforçait son aspect surnaturel, son teint blanchâtre contrastant avec la pénombre. Un silence admiratif s'installa entre chaque membre, admirant l'Ange déchu qui se dressait devant eux. Béatrix leva les bras au ciel et s'écria : « Mes Frères et Sœurs ! Aujourd'hui, nous célébrerons l'anniversaire du Très Haut ! Voilà cinq cents ans, jour pour jour, que le dernier des Premiers, mon ancêtre, nous a ouvert la voie de la vérité ! Aujourd'hui, nous sommes plus nombreux que jamais ! Aujourd'hui, le monde régit par le mensonge des Quatre frémit devant notre puissance ! » L’unanimité incanta un credo à l'unisson, résonnant dans les entrailles du bâtiment. Alors que la Dame savourait cet instant, la tête renversée en arrière, son regard fut attiré par une aura étrange, inconnue. Il était là, parmi tant d'autres, la fixant ébahi, l'expression figée entre perplexité et fascination. Lui, l'enfant de la prophétie. Un sourire carnassier fendit son visage angélique avant de continuer son discours : « Bientôt, l'Ordre ébranlera les fondations même du monde et alors régneront l'équilibre et la paix ! », hurla-t-elle dans le tumulte engendré. Alors que les fidèles se levèrent, hurlèrent, applaudirent, acclamèrent la Néphélim, celle-ci s'adressa discrètement à Sieur Lazare : « Fais en sorte que le garçon me retrouve intimement dans mes appartements »
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Sujet: Re: [Chaü ~ An 6] Entretien avec une inquisitrice Lun 24 Nov - 13:46
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Alors que les Hauts de l'Ordre s'en allaient fiers et acclamés, la foule s'agglutinait vers la sortie dans un brouhaha infernal. Bousculés de toute part, Frère Beauvoir et Ézéchiel furent séparés très vite, absorbés par la masse écarlate qui continuait à s'écraser contre l'unique échappatoire. « Je n'avais jamais vu l'Ordre aussi excité depuis sa création », interpella Mestre Renoir. « Le discourt de la Dame était fort émouvant, ajouta le moine. Voir le contraire aurait été surprenant. Elle a usé des mots avec sagesse et sa conviction est fascinante » « Est-ce bien sa conviction qui vous fascine, jeune disciple ? », arqua un sourcil le vieil homme d'un air complice. Alors qu'Ézéchiel peinait à suivre son mentor, une main ferme se posa sur son épaule. Se retournant brusquement, il tomba nez à nez avec le capitaine de la garde, rouge d'avoir hurlé ses ordres pour contenir l'émeute. Comme à l'habitude, l'homme le dévisageait sévèrement, le jugeant du plus profond de ses yeux ébènes. « L'inquisitrice vous fait quémander, suivez-moi », aboya-t-il pour se faire entendre dans le vacarme. Ézéchiel fit signe du chef et se laissa guider par l'homme qui lui tenait le poignet fermement. Avait-il peur qu'il s'en aille ? Le jeune disciple n'avait aucun raison de fuir la présence de la Dame, mais il se demandait encore pourquoi le garde en avait-il autant après lui.
⁂
Une fois la porte close, le tintamarre de la foule se tut aussitôt. La pièce avait le même aspect que le reste du bâtiment : une ambiance écarlate, sombre et riche en tissu et bannière suspendus. Au centre reposaient sièges à gros cousin, fontaine luxuriante ainsi que divers fumoirs. Quant au contour, bien qu'assez pauvre en garniture, on trouvait des meubles finement sculptés, ainsi qu'un lit majestueux recouvert de tissu fin transparent. Tandis que ses yeux se baladaient çà et là, il sursauta lorsqu'il vit l'inquisitrice se tenir devant lui, dans la pénombre d'un renfoncement.
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Sujet: Re: [Chaü ~ An 6] Entretien avec une inquisitrice Lun 22 Déc - 21:25
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D'un large sourire amusée, la Dame s'avança dans la clarté du jour. Elle se tenait là, nonchalamment, devant une recrue inexpérimentée. Un frisson lui parcourra l'échine en songeant au potentiel du gamin. Elle était proche du but, bientôt le plan serait appliqué.
« Approche, rassura-t-elle, n'aies pas peur. Je ne vais pas te manger. »
Son caractère candide était si contrasté avec son physique débauché qu'elle semblait percevoir une gêne dans le regard du garçon. Amusée une fois de plus, elle s'installa sur un siège au centre de la pièce, croisant ses jambes dévêtues.
« Soif ? », interrogea-t-elle une coupe en main.
« Ma--madame. », refusa Ézéchiel poliment en balbutiant.
« Tu dois te demander pourquoi je t'ai fait venir ici, non ? »
Le jeune disciple était trop hypnotisé par les gestes suaves et langoureux de l'Inquisitrice pour répondre correctement et se contenta d'hocher du chef en déglutissant.
« Figure-toi que Mestre Renoir m'a fait part de tes agissements. »
Aussitôt, le regard admiratif d'Ézéchiel se changea en anxiété. Qu'avait dit Renoir ? Avait-elle connaissance des escapades avec Frère Beauvoir ? Quelle piètre image donnait-il... Lui qui était fier de rencontrer la Néphélim, il--
« Ah ah ah ! Rassure-toi, mon mignon, je ne suis pas là pour te sermonner, ria-t-elle la tête en arrière. Non. En fait, tu es venu pour que je te mette en garde. »
« En garde, madame ? »
« Hum, hum. C'est ça. Tu ne le sais peut-être pas, mais tu es important pour nous, Ézéchiel. Tu es l'un de nos plus brillant élèves. Je suis certaine que bientôt l'Ordre connaîtra un grand Diacre dans ses rangs», finit-elle en se penchant pour tenir les mains du jeune homme.
Ézéchiel resta bouche bée. Lui, Diacre ? Assister l'Inquisitrice durant la cérémonie ? Il était convaincu que le Très-Haut se jouait de lui et l'extirperait de ses rêves dans peu de temps. L'humidité gagna ses yeux étincelant de joie. Non sans hésiter, il serra légèrement les mains de la Dame à son tour. Elles étaient agréablement tièdes et douce comme la soie. Le garçon contempla la pureté de ses doigts : pas une imperfection.
« Ézéchiel, rappela à l'ordre Béatrix. Aimes-tu le monastère ? »
« Sûr, madame. L'on est gentil avec cet Homme ; et la cuisine est assez bonne ; Frère Beauvoir dit que si Frère Henri continue à s’empiffrer comme ça, on va l-- »
« D'accord, d'accord, interrompit-elle visiblement peu intéressée. Et que penses-tu du Très-Haut ? »
« Le Très-Haut est votre aïeule, madame. L'on lui doit la sagesse qui nous habite. Sans le Très-Haut, les races mortelles seraient encore sous le joug des faux dieux. Cet Homme est prêt à donner sa vie pour le Seigneur. »
Béatrix eut un sourire en coin de bouche, le regard en contrebas dans un souvenir nostalgique. Elle poussa un grognement à la fois amusé et triste avant de reprendre ses esprits.
« Ézéchiel, tu comptes beaucoup pour moi. Fais attention à toi et ne risque plus ta vie futilement. »
Alors que Béatrix conseilla telle une mère à son enfant, elle s'approcha de son visage, pinçant les lèvres. Ézéchiel fut aussitôt prit d'un sentiment de peur. Comme chacun, il connaissait la légende du Baiser de la Mort. Si la Dame venait à vous embrasser, votre heure était venue. Lorsqu'il sentit le contact des lèvres pulpeuses sur son front, c'était comme si son être intérieur s'effondrait. Vide. Il ne se sentait plus. Et pourtant, il poussa un râle de soulagement lorsqu'il comprit que ses lèvres avaient été épargnées. Lorsque l'Inquisitrice se retira, Ézéchiel contempla fébrilement ses yeux azure. Tout son corps tremblait. Trop de sentiments étaient passé en si peu de temps chez ce petit bonhomme.
« Pars maintenant. Tes amis doivent t'attendre. »
Sans mot dire, Ézéchiel hocha du chef, bouche béante et prit congé d'un pas hagard.
« Alors ? »
Lazare brisa le silence aussitôt le gamin sortit. Il était tapi là, dans l'obscurité de la salle, durant toute la conversation.
« Son esprit est malléable. Il croit dur comme fer en la parole du Néphélim. Il est parfait. », répondit Béatrix d'une voix moins mielleuse.
« Quels sont vos ordres, ma Dame ? »
« Rassemble tes hommes et marche sur Charmon. Assure-toi que son ascendance soit bien disparue. Une fois fait, donne cette missive à l'évêque d'Oshury. Je crois que la nation du feu sera agréablement d'accord de nuire au Marche-Vent. »
Fin.
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Sujet: Re: [Chaü ~ An 6] Entretien avec une inquisitrice
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