En cette saison de Rudë, Asticot, le ver de terre qui servait d'animal de compagnie à Andraha, se promenait librement sur son bras recouvert par sa cape en fourrure d'Amsterzilla. Un animal fort poilu et très féroce habitant dans les montagnes entourant Charmon. Andraha avait rêvé un jour, d'aller en abattre un, pour revendre le tout à la foire de Falcon. Cependant, cette dernière était trop peureuse, on entendait dans les tavernes, des rumeurs circulaient comme quoi, cette bête mangeait tout ce qui lui passait sous la main.

Elle continua de rêvasser sur cette bête tout en marchant vers Charmon. Elle avait décidé de se promener près des ruines de guerre pour explorer et trouver des anciennes amulettes cachées. Cependant, elle revint bredouille. La neige recommençait a tombé, le blizzard allait s'installer sous peu, elle devait rentrer au plus vite. Il lui restait qu'une demi-heure de marche, quand elle trébucha sur une racine recouverte de glace et de neige. Tombant à la renverse, elle descendit la pente menant à une petite rivière telle une boule de neige. Asticot créa de la bave supplémentaire pour agripper à sa maitresse. Finalement, leurs chutes s’arrêta contre un rocher qui se dressait là. Andraha se cogna la tête dessus, du sang coula de sa tempe.

Des paysans rentèrent de la cueillette hivernale, il avait trouver des baies chauffantes non loin de la pente où était tombée la jeune fille une heure plus tôt. Ils décidèrent de descendre par ce coté de la colline pour rejoindre rapidement leur maison. Un aubaine pour Andraha qui fut découverte gisant dans la neige, bleu comme l'eau gelée. Ils décidèrent alors de l'emmener dans une taverne où un médecin travaillait. Elle se trouvait dans le deuxième cercle.

La taverne étai bruyante quand ils arrivèrent, l'un deux cria mais personne ne répondit. Ils aperçurent alors un homme demandant à d'autres une caravane pour rentrer chez lui. Ils s'approchèrent, l'un d'eux lui tapota l'épaule.

"Désolé d'vous déranger monsieur, mais, on a trouvé une jeun'fille là-bas, on trouve pas d'médecin, vous pouvez nous aider ?"

L'ange poussa un soupire à peine audible, elle voulait bouger mais elle ne pouvait pas. Son corps n’arrivait à se réchauffer même dans cette pièce.

Andraha n’entendait que les bruits de pas des pauvres paysans qui la portaient vers un bâtiment. Comateuse, elle ne se rendit point compte qu’ils venaient de rentrer dans un endroit chaud. En effet, la jeune ange était en hypothermie et cela depuis déjà quelques heures. Ses ailes contenaient même des morceaux de glaces à certains endroits qui lui brûlaient atrocement la peau quand ces derniers la touchaient.  Des bruits de voix parvinrent jusqu’à ses oreilles rougit par la neige et par le sang qui sortait de sa blessure à la tempe. Le froid avait arrêté ce saignement, mais une épaisse croute noirâtre l’avait remplacée. La voix, elle semblait la connaitre mais rien n'était sûr, elle avait de plus en plus de mal à penser correctement. Les idées, les envies, les souvenirs se mélangeaient si aisément et, cela était impossible de les trier facilement. Elle se sentait partir pour un futur dans les limbes. Elle espérait y revoir peut-être ces parents, si ces derniers étaient morts. Néanmoins, elle arrêta de réfléchir... Elle plongeait rapidement de l'autre côté.

Elle flottait dans les airs avant d’atterrir sur un chemin noir. Une boule de lumière semblait marquer la sortie de ce dernier. Est-ce la porte des limbes ? Elle n'en savait rien mais elle n'avait plus la force de se battre, elle ne sentait, n’étendait plus rien. Le monde était devenu vide et calme en quelques secondes. Cela fut bref. Cependant, elle décida de suivre la lumière, c'était, sa seule option....

Durant le parcours, elle sentit une personne auprès d'elle, bien qu'elle ne sache qui s'était, elle avait l'impression à un être familier. Est-ce ces parents qui l'observaient et l'obligeaient à venir avec eux ? Elle n'en savait rien. Sa marche semblait interminable, à présent, c'était de l'eau qui lui coulait dessus, venant du visage, puis des jambes et des bras. Elle sentit que ces habits bougeaient. Elle croyait rêver. Mais peut-être qu'elle n'était pas morte ? pensa-t-elle alors, regardant le ciel d'une noirceur sans pareil. D'un coup tout disparut et elle entendit de nouveau clairement les voix ou plutôt la voix qui l'entourait. Elle lui semblait familière, elle réfléchit quelques secondes avant de se souvenir de ce garou qu'elle avait croisé sur son chemin près de la jungle. Pour être précis s'était dans la taverne du village de Teoli, elle avait même fait la connaissance de la serveuse blanche...

Quelques heures passèrent, la nuit était bien tombée sur le royaume d'Adrietha quand les yeux d'Andraha s'ouvrirent. Elle paniqua un peu ne sachant où elle se trouvait. Tous ses repères étaient chamboulées. Elle avait un mal de crâne impressionnant ainsi qu'aux ailes. Ces dernières n'avaient pas encore décongelé. Elle sentait encore le froid de la glace sur sa peau. Elle essaya de se redresser mais elle sentit une pression venant des cotes qui la fit crier de douleur. Elle aperçut alors Azamir d’assis à ses cotés sur une sorte de chaise à bascule. Il semblait dormir, elle essaya de se retenir mais la douleur était telle, qu'elle ne réussit point. Elle fit une dernière tentative pour se mettre debout et bouger un peu ses ailes. Malgré la douleur elle fit quelques pas et se mit au milieu de la pièce puis ouvrit d'un coup sec attributs d'ange. Toute l'auberge fut au courant vu le bruit sourd de sa voix qui se répondit à la vitesse de la lumière. Une lueur jaunâtre l'enveloppa alors, et elle disparut pendant quelques secondes. Quand elle réapparut, elle se trouvait près d'Azamir blanche comme le marbre, ne clignant que des yeux. Elle le regarda et articula quelques mots.

"Merci... Tu es un fidèle compagnon de fer, Azamir..."

Entre temps, on entendait dans les escaliers, des bruits de pas en direction de leur chambre, quelqu'un toqua rapidement avant d'entrer en force. C'était le tavernier qui s'inquiétait du sort de la jeune femme.

"Que lui avez-vous fait ?" Meugla-t-il, une arme à la main. "Vous êtes un monstre, sortez d'ici avant que la guilde des Mercenaires n'arrive pour vous découper en rondelle sale bête. Et relâchez cette femme que vous faites souffrir..."

Andraha n'avait plus la force de répondre mais elle supplia du regard Azamir de ne pas partir si facilement. Cependant, on pouvait déjà entendre en bas le bruit de plusieurs personnes qui venaient d'arriver précipitamment.

Marcher, marché. Ca me fatigue encore plus que d’écouter les cris désespérer de mes victimes~ Il faudrait que je me procure une de ses bestioles sur lesquels ont peux grimper et avancer en toute tranquillité. Même si j’ai bien peur que ses choses ne m’acceptent pas facilement sur leurs dos. Bha, il me suffira de les dresser quelque peu ~

C’est dans cet esprit las que je me dirige, une nouvelle fois, vers une mission. Cette fois ce n’est pas un assassinat direct, il me suffira seulement de verser quelques gouttes du délicieux breuvage se trouvant dans l’une de mes poches. Une gorgée et c’est la mort assurée~ Un sourire froid se dessine sur mon visage verdâtre~

Tremblotant légèrement par la neige qui tombait, c’est que moi, je n’avais pas l’habitude de ressentir le froid à ce point-là~ je suis né au fin fond de la région ardente, parmi les flammes et la chaleur !

Des coups d’épée attirèrent mon attention. Observant un peu plus loin, je vis une sorte d’auberge avec une porte ouverte. Bande d’inconscient ~ j’irais bien jeter un œil, sait-on jamais que je ne tombe sur des richesses~  J’arrivais discrètement à l’arrière. Personne ne me remarquerait, leur attention étant prise par le combat~ J’entendis vaguement le mot Guilde et Mercenaire, mais j’en haussais aussitôt les épaules, une guilde, et alors ? Ce ne sont pas de petit mercenaire qui me tuera.
Dans un sourire en coin, je m’approchais encore, toujours caché par les murs de l’auberge. Mais cette fois, c’est le mot Garou qui me fit réfléchir à deux fois avant d’avancer. Non pas que j’ai peur d’un clébard, néanmoins, il faut rester méfiant avec ces bêtes-là. C’est qu’ils mordent~

La tension grimpa d’un cran et le chien finit par ranger ses armes pour retourner vers une chose non identifiée. Décidément, ce n’est pas dans une auberge de chien et d’homme pitoyable que je trouverai quelque chose à me mettre sous la dent et dans les poches~

C’est avec une mine encore plus las qu’à mon arrivée que je partis vers l’objet de ma mission ~

Andraha n’eut le temps de dire autre chose que les pas se pressaient déjà dans le couloir. Pourquoi les gens étaient aussi stupides ? Pensa-t-elle, n’ayant les forces de se relever pour aider son compagnon de guilde. Cependant, on disait toujours qu’avec un peu de volonté, on peut soulever des montagnes. Elle comptait bien tester ces recommandations de beaucoup de parents voyant leur enfants fainéant. Néanmoins, elle préféra attendre un peu, car le garou venait de foncer sur l’aubergiste presque tête baissée tel un bélier. Cela se passa trop vite pour qu’elle assimile toutes les phrases lancées à droite et à gauche. Elle soupira et attendit que ce vacarme cesse pour s’exprimer enfin aux yeux de tous

Cependant, son attention fut attiré par quelque chose qui semblait se trouver dehors. La petite vitre donnait en effet sur une sorte de cours intérieur, et une jeune femme bien étrange s’y promenait, ou plutôt partait. Elle se leva un peu pour mieux l’observer, elle avait des cornes, surement un démon pensa-t-elle alors, en s’asseyant sur la chaise occupée par Azamir quelques minutes plus tôt. Ce dernier d’après ces dires n’avait pas vraiment aimé les propos racistes de l’aubergiste. Elle rigola un peu avant de se retourner vers lui. La porte claqua quand il revint réellement. Ils allaient enfin peut être avoir une discussion digne de ce nom, réfléchit-elle alors. Pourtant, il lui proposa soit de partir, soit de rester encore un peu en relouant la chambre. Cela la dérangeait que cet homme lui paye de quoi se loger à cause d’une maladresse et du mauvais temps. Elle ne souhaitait pas le déranger plus que cela. Qui plus est, elle n’était pas venue ici par hasard, elle avait des comptes à rendre à certaines personnes et surtout retrouver les traces de ses parents ou la maison qu’ils habitaient autrefois. Elle réfléchit quelques instants avant d’ouvrir la bouche pour lui répondre, mais aucune réponse ne lui venait spontanément. D’un côté, elle aurait aimé rester ici à parler avec lui, à le connaitre un peu mieux, d’un autre le devoir l’appeler sans arrêt. Elle semblait pour la première fois perdue dans une tel dilemme. Elle se décida finalement.

"Pourquoi pas rester quelques heures de plus pour profiter de la chaleur, qui plus est, la nuit ne s'est toujours pas levée. Je n'aime pas trop voyager sous la lune, on ne sait jamais qui rentrer dans ces moments-là, n'est-ce pas ?"

Sa phrase faisait surtout penser à une gamine apeurée cherchant le réconfort d'un parent ou d'un adulte. Azamir lui glissa doucement quelques mots qui la fit sourire rapidement.

"Du tout, mais merci d'avoir été là pour me sauver, si je puis dire."

Elle rigola légèrement avant de se lever entièrement et de battre des ailes, la glace avait fondu et le feu s'éteignait. Tout un coup, la pièce fut dans l'obscurité, tout comme le reste de l'auberge. Le froid abattit sur eux, on aurait dit un mauvais présage ou la mort qui se promenait parmi eux en cette soirée. Elle n'eut le temps de répondre et chercha son arc. Des murmures montèrent partout, les villageois présent alors s'agitaient en bas, des cris perçant se faisaient entendre.

"Qu'est-ce ?" Articula-t-elle alors, la peur dans sa voix.

La mort ne pouvait se voir ou se touchait, cependant, elle ne se montrait pas lorsqu'elle frappait ainsi les personnes. Laissant des familles ou amis sans leur proche. Non, cela était bien plus vicieux et compliqué que tout cette machinerie des dieux ! Ils n'incarnaient pas la mort, ils passaient juste et les gens succombaient derrière eux. Personne ne les connait, personne ne sait comment rentrer dans leur secte, cela est trop compliqué à comprendre en faite. En effet, ils n'existent pas réellement aux yeux de tous. Juste aux yeux des gens qu'ils cherchaient. Les personnages présent avaient de longues capes bordeaux avec des lions bordés dessus au fil dorée. Leur visage était recouvert d'un masque. Ils montèrent tous dans le couleur des chambres à la recherche de leur prochaine victime. Ils lançaient des injures dans une langue inconnue à la population de Charmon. Tout d'un coup, ils toquèrent à la porte de la chambre d'Azamir et Andraha.

"Qui êtes-vous ? Je sens des âmes pures ici..."

Ils restèrent sur la pas de la porte, ils n'étaient pas réel en réalité, ils flottaient tous dans les airs comme par magie. Un ricanement se fit alors entendre, ils n'avaient pas vu la jeune fille qui était arrivée dans le couleur après eux. Ils s'en fichaient, ils faisaient juste passer un message aux personnes présentes ici.

"Une nouvelle ère approche, sombraient avec votre reine !"

Ils partirent alors comme ils étaient venus

Andraha se trouvait sur le lit près à se lever pour sortir alors dans le couleur et ramener des vivres commandés à la taverne. Cependant, elle n’eut el temps de faire un pas en dehors du duvet qu’une sensation la parcourut alors. Son âme était en quelques sorte sondée, elle le sentait et fronça les sourcils. Personne n’avait une telle magie pour faire cela, pensa-t-elle alors. Qui pouvait ? Qui osait ? Les Dieux ? Elle n’y croyait point, elle ne priait point. Une entité supérieur, comme la mort et les Ténèbres ? Cela était probable mais pourquoi s’attaquaient à eux précisément dans une auberge parmi tant d’autres ? Elle en savait pas mais, le froid fut glacial d’un coup, la cheminée s’éteignit et des bruits de pas légers se faisaient entendre de l’autre côté de la porte. Elle prit peur et allait sortir son arc quand elle s’aperçut qu’elle ne l’avait plus sur elle. Il avait été brisé par une étrange créature dans la région ardente. Elle le maudissait alors et soupira s’asseyant au pied du lit regardant le rodeur qui semblait tout aussi surpris mais triste par sa phrase qu’il venait de prononcer aux paroles de l’outre-tombe. Elle allait répliquer mais la voix ne la laissa point faire.

Le visage d’Azamir l’inquiéta d’avantage, la tristesse pouvait alors d’y lire. Il ne devait être point pur, mais peut-être sous-entendaient ils autre chose par âme pur ? Elle ne savait pas et ne comptait pas le deviner. D’un coup tout redevint alors normal comme si rien ne s’était passé. Dans le vent soufflait encore cette phrase, cette menace : « Une nouvelle ère approche, sombraient avec votre reine ! ». Qui pouvait les mettre ainsi en garde ? Elle ne savait pas mais comptait partir au plus vite pour le découvrir un jour peut-être. Elle ne savait pas ce que son destin préparait alors, cependant, elle le découvrirait. Elle regarda Azamir sans se soucier des bruits de pas dans le couloir des passants. Il l’avait une fois de plus aidé dans cette quête. Sans lui, elle aurait pu mourir ou pire.

« Merci mon ami » Souffla-t-elle avant d’utiliser son sort d’invisibilité pour s’éclipser ainsi.